Trends Tendances

L’Europe déteste les cartels, la preuve avec les crevettes

Vos crevettes seront sans doute un peu moins chères pour les fêtes de fin d’année, c’est toujours cela de pris. C’est le résultat d’une lourde amende qui a été infligée à 4 négociants en crevettes de la mer du Nord.

Il s’agit d’un marché estimé à 100 millions d’euros par an et que visiblement 4 sociétés européennes se sont partagées sans complexe pendant 9 ans. Et cela, bien entendu, en violation complète des règles de l’Union européenne en matière de cartel. Entre les années 2000 et 2009, ces 4 négociants se sont donc entendus sur la fixation des prix et la répartition des volumes de ventes de crevettes de la mer du Nord pour la Belgique, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. Vu les preuves amassées contre eux par la commission européenne, il était normal que celle-ci leur inflige une amende salée de 28 millions d’euros !

À vrai dire, les cartels sont détestés par l’Europe. Pour lutter contre ces mauvaises pratiques qui font artificiellement grimper les prix, les experts de la commission se sont inspirés de la théorie des jeux, une branche très mathématisée de la science économique. Et les résultats sont probants. La preuve, la commission utilise une leçon de cette théorie des jeux, celle qu’on appelle le “dilemme du prisonnier”. En proposant la clémence à un membre du cartel qui se dénoncerait spontanément, en contrepartie, ce membre cafteur évite toute forme d’amende. Et ces programmes de clémence mis en vigueur par le service de la commission compétition de l’Union européenne sont visiblement très efficaces.

Alors qu’à première vue, on pourrait se dire que c’est de la délation, une telle politique de clémence permet de percer la confidentialité des ententes et surtout d’obtenir des informations et des preuves de l’infraction de l’intérieur même du cartel. En plus, ces programmes de clémence dissuadent de former des cartels et déstabilisent aussi les cartels existants. Pourquoi ? Parce que ce programme de clémence introduit la méfiance et la suspicion parmi les membres du cartel, ce qui permet bien entendu de réduire les coûts d’investigation des autorités de concurrence. Bref, grâce à la théorie des jeux, on peut dire que les mathématiques viennent au secours des consommateurs européens.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content