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L’Espagne au bord de la crise cardiaque

L’Espagne est à nouveau la proie des marchés financiers. Après s’être focalisés sur la Grèce, c’est sur l’Espagne que les spéculateurs s’acharnent aujourd’hui. La preuve, les Espagnols doivent donner aujourd’hui 5,4 % d’intérêt en plus que les Allemands pour vendre leur dette publique sur les marchés financiers.

L’Espagne est à nouveau la proie des marchés financiers. Après s’être focalisés sur la Grèce, c’est sur l’Espagne que les spéculateurs s’acharnent aujourd’hui. La preuve, les Espagnols doivent donner aujourd’hui 5,4 % d’intérêt en plus que les Allemands pour vendre leur dette publique sur les marchés financiers.

Pourquoi cet acharnement sur l’Espagne ? Certains font le pari d’une sortie de la Grèce de la zone euro, sans doute après les élections du 17 juin prochain. Ces spéculateurs pensent que le prochain maillon faible de la zone euro, c’est l’Espagne. D’autant que ce pays souffre de la mauvaise santé de ses banques qui, je vous le rappelle, souffrent elles-mêmes de la crise immobilière. Aujourd’hui, pour bien faire, l’Espagne devrait recapitaliser ses banques pour un montant qui varie entre 50 et 60 milliards d’euros. C’est énorme ; pour un Etat déjà endetté, c’est une mauvaise, très mauvaise nouvelle !

En revanche, si vous lisez la presse économique, on vous dit souvent que l’Espagne risque de devoir payer 7 % pour placer sa dette publique. Or, ce taux de 7 % est considéré comme dangereux, comme la barre psychologique à ne jamais franchir, mais on ne vous explique jamais pourquoi ce taux de 7 % est dangereux.

Ce taux est considéré comme l’équivalent d’une crise cardiaque pour un être humain. Le raisonnement est en effet le suivant : imaginez qu’un pays ait une dette publique de 120 % de son PIB et qu’il doive payer 3 % d’intérêt. Le montant des intérêt annuels sur la dette publique qu’il devra payer s’élève à 120 % x 3 %, soit 3,6 % du PIB. Autrement dit, ce pays imaginaire devra juste s’arranger pour que ses recettes soient supérieures de 3,6 % à ses dépenses pour s’en sortir et payer les intérêts annuels. On peut donc en conclure qu’un tel pays peut s’en tirer pour remettre de l’ordre dans ses finances publiques

A l’inverse, si ce même pays qui, je le rappelle, a 120 % de dette publique par rapport à son PIB, doit payer 7 % d’intérêt, il est cliniquement mort car il devrait payer annuellement 8,4 % de taux d’intérêt. Autrement dit, son solde primaire serait de 8,4 %. En français de tous les jours, cela voudrait dire que ce pays devrait avoir des recettes supérieures de 8,4 % à ses dépenses. Et cela, hélas, n’est quasi pas possible à réaliser ! Voilà pourquoi chaque pays de la zone euro qui voit ses taux d’intérêt se rapprocher de la barre des 7 % est en danger de mort.

Je vous rassure, cependant. Avec un peu de chance, les Grecs voteront de manière responsable le dimanche 17 juin, et les tensions sur l’Espagne diminueront fortement.

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