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L’Eglise de Grèce et Cohn-Bendit, même combat ?

La Grèce suscite de plus en plus de discussions animées, pour ne pas dire passionnées. Parmi les dernières sorties sur le sujet, une lettre de Mgr Hieronymos, chef de la très riche Eglise grecque… et un discours bien senti du député vert Daniel Cohn-Bendit.

La Grèce suscite de plus en plus de discussions animées, pour ne pas dire passionnées. La dernière sortie sur le sujet vient de Mgr Hieronymos, le chef de la très riche Eglise grecque, qui vient d’envoyer une lettre publique à son Premier ministre grec. La lettre commence ainsi : “Monsieur le Premier ministre, j’ai le coeur déchiré en voyant ces milliers de gens, très dignes, tout perdre en un instant, même leur propre maison.”

Plus loin dans la lettre, il attaque l’Union européenne et le Fonds monétaire international, qu’il accuse en quelque sorte de saigner à blanc la population en lui imposant des mesures d’austérité inhumaines.

Vue de Belgique, cette lettre a l’air bizarre, surtout si l’on sait que l’Eglise de Grèce est très riche. C’est même le deuxième propriétaire terrien du pays, avec des milliers de terrains, de plages, de parkings ou d’hôtels dans tout le pays. Cela ne l’empêche pas de ne pas participer à la solidarité fiscale, puisque l’Eglise orthodoxe grecque a été exemptée de payer la nouvelle taxe foncière ! Officiellement parce que l’Eglise orthodoxe grecque jouit d’avantages fiscaux qui remontent à 1821, période durant laquelle l’Eglise grecque a aidé le pays à se libérer de quatre siècles d’occupation turque.

Quasiment au même moment, le député vert Daniel Cohn-Bendit a profité d’une tribune au Parlement européen pour tirer à boulets rouges sur les fonctionnaires et les membres de la Commission européenne, qu’il accuse de mettre une pression insoutenable sur le peuple grec, allant même jusqu’à dire : “Si ce sont les talibans néolibéraux qui règnent sur l’Europe, alors, c’est mal parti !”

Pendant ce temps, devinez quoi ? Les marchés financiers parient sur une faillite imminente de la Grèce, mais cette nouvelle ne leur fait plus peur. La plus grande banque de France et de Belgique vient même de provisionner une perte de 75 % sur la dette grecque. Les marchés semblent penser que la faillite de la Grèce ne sera pas la fin du monde, ni même la fin de l’euro. Bref, le risque de propagation serait moins élevé que prévu.

La Grèce serait donc un problème isolé. Pas de panique, donc. Sauf, hélas, pour les Grecs…

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