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L’affaire BNP Paribas, la nouvelle histoire belge à Paris?

L’affaire BNP Paribas risque de devenir la nouvelle histoire belge à Paris ! En effet, comme vous le savez, la banque française a été condamnée, il y a quelques jours de cela, par la justice américaine, pour avoir contourné un embargo sur plusieurs pays en délicatesse avec les Etats-Unis, comme le Soudan, l’Iran et Cuba. L’amende versée par BNP Paribas est d’ailleurs très salée : 8,9 milliards de dollars !

La banque a joué son rôle en rassurant les clients français mais également ceux de sa filiale belge, BNP Paribas Fortis, en indiquant que malgré cette amende astronomique, rien ne changera pour les clients en matière tarifaire. Autrement dit, ce ne seront pas les clients qui paieront le prix de cette amende. Quant à l’Etat belge, qui comme vous le savez, depuis que la crise a éclaté, est devenu le premier actionnaire de la banque française en détenant 10,3% du capital de BNP Paribas, il est en principe rassuré puisqu’il semble que la banque continuera de distribuer des dividendes pour 2014, et ce malgré cette amende colossale.

A priori, l’affaire, assez pénible en soi, devait être clôturée médiatiquement après toutes ces assurances. Eh bien non ! Au nord du pays, tous les partis politiques ont exprimé leur volonté de vendre la participation de l’Etat belge dans BNP Paribas. La seule différence entre ces partis politiques, c’est le timing de la vente. Les moins réalistes voudraient que cela se fasse très vite. Les plus malins, un peu plus tard, car ils savent que si l’Etat belge vend maintenant (c’est-à-dire au pire moment), l’Etat et donc nous autres contribuables allons perdre environ 1 milliard d’euros sous forme de moins-values. Est-ce vraiment le moment de se priver de tout cet argent ?

En revanche, je vous disais que cette affaire BNP Paribas pouvait se transformer en dernière histoire belge, car on a découvert qu’en tant qu’actionnaire de cette banque française, l’Etat belge a pu y imposer deux administrateurs. Mais comme ces administrateurs ont un statut d’administrateurs indépendants (eh oui, cela ne s’invente pas), ils ne rapportent pas au ministre des finances ni même au bras financier de l’Etat belge.
Bref, pour dire les choses brutalement, les Belges ont deux administrateurs qui ne serviraient donc à rien et qui en plus, d’après ce que dit la presse, n’étaient au courant de rien.

Si tout cela se confirme, ce sera vraiment l’histoire belge de l’année, car avoir 10% de la première banque française et être au même stade d’information que quelqu’un qui n’aurait qu’une action, c’est-à-dire aucune voix au chapitre, ce serait très regrettable… Albert Frère avait coutume de dire, petit minoritaire, petit con, gros minoritaire, gros con. Il reste à espérer que l’Etat belge n’appartienne pas à la seconde catégorie.

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