Japon: la banque Shinsei reconnaît à son tour des prêts aux yakuzas

(Belga) La banque nippone Shinsei a reconnu avoir accordé des prêts à des membres de la mafia nippone, quelques semaines après des aveux similaires de sa concurrente Mizuho à l’origine d’un scandale.

Interrogé à ce sujet vendredi, le ministre des Finances, Taro Aso, a souligné que Shinsei Bank avait au moins eu la “réaction sensée” de déclarer ces agissements malencontreux aux autorités, quelques jours avant un vaste contrôle des principales banques du pays prévu par l’Agence des services financiers (FSA). Jeudi, Shinsei Bank a annoncé qu’une de ses filiales, Shinsei Trust Bank, avait accordé plus d’une dizaine de prêts “aux forces anti-sociales”, un terme utilisé au Japon pour désigner les organisations criminelles dont les membres sont appelés yakuzas. “Nos contrôles des prêts octroyés n’ont pas été assez rigoureux”, a reconnu le PDG de l’institution financière, Shigeki Toma, devant la presse. Shinsei Bank a en outre ouvert des comptes bancaires à un certain nombre de gangsters, a-t-elle reconnu. Le scandale des prêts aux yakuzas a éclaté fin septembre, lorsque la FSA a mis en demeure Mizuho, l’une des trois principales banques japonaises, d’arrêter de prêter “à des forces antisociales”. L’agence avait pointé quelque 230 de ces crédits douteux, pour un total supérieur à 200 millions de yens (1,5 million d’euros). Les hauts dirigeants de cette banque avaient dans un premier temps affirmé qu’ils ignoraient ces agissements attribués à des cadres de rang inférieur, avant de finalement reconnaître qu’ils étaient au courant. Dans un rapport rendu à la FSA lundi, Mizuho a indiqué que 54 anciens et actuels dirigeants seraient sanctionnés. Les clans de yakuzas vivent de diverses activités lucratives et souvent illégales au Japon, comme le jeu, la drogue, la prostitution, le racket et le blanchiment via des sociétés des plus honorables. Ces gangs ne sont pas en tant que tels illégaux et leurs activités ont longtemps été tolérées par les autorités, mais l’arsenal législatif antimafia s’est renforcé et les syndicats du crime sont davantage inquiétés par la police ces dernières années. (Belga)

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