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Internet pour prédire l’avenir?

Et si nous pouvions d’ores et déjà lire dans Internet comme dans le marc de café ? Loin d’être une utopie, il est aujourd’hui techniquement possible de lire l’avenir car il est, en quelque sorte, enfoui dans les milliards de pages du Web. Si vous avez des doutes, pensez à ceci : “Aujourd’hui, écrit Gilles Babinet, l’auteur d’un livre (l’ère numérique, un nouvel âge de l’humanité, Le Passeur), l’humanité accroit sa production de données de façon exponentielle : chaque minute environ 350.000 tweets, 15 millions de SMS et 200 millions d’emails sont envoyés dans le monde !”

Chaque minute, des dizaines d’heures de vidéos sont mises en ligne sur You Tube. Et pour vous résumer le tout de ce phénomène étourdissant, il faut se souvenir de ce que disait Eric Schmidt, l’ancien PDG de Google. Ce dernier estimait, déjà en 2010 (il y a 4 ans donc), que nous produisions tous les deux jours environ 5 exaoctets d’informations, soit 10 puissance 18 octets… soit autant qu’entre le début de la culture humaine et l’année 2003 ! Et toute cette masse d’informations est aujourd’hui enfouie au sein d’un réseau : Internet. C’est e que les experts appellent le business du Big Data, en clair, le business des données. Ces données c’est une sorte de pétrole qui ne demande qu’à être exploité, et qui l’est déjà en partie, et le sera de plus en plus, par les sociétés et les gouvernements.

Par exemple, il sera possible d’utiliser toutes ces données pour suivre la propagation d’une épidémie de grippe en temps réel. Comment ? Mais avec le service Google Flu Trends : il est possible de visualiser sur une carte le nombre de fois où un internaute a tapé le mot “grippe” ou même plus simplement encore “symptômes de la grippe”. Avec cela, on arrive à avoir une visualisation très précise de l’avancée de cette maladie. De même, autre exemple parmi des milliers d’autres, en comptant les fautes d’orthographe saisies dans le champ du moteur de recherches Google, on parvient à estimer assez précisément le niveau d’illettrisme d’un pays ou d’une région!

Bref, pour faire court, des sociétés comme Google ou Facebook en savent aujourd’hui plus sur nous et nos comportements que nos instituts de statistiques qui vont d’ailleurs perdre de leur intérêt. Il semblerait même, selon les sources citées par Gilles Babinet, que ce soit grâce au succès du phénomène du Big Data qu’on ait pu découvrir le refuge de Ben Laden. En résumé, oui, les milliards de milliards de données échangées sur le Net sont un gisement inépuisable d’informations et de business potentiels. Et si ces données sont enfin exploitables, c’est parce qu’aujourd’hui, nous disposons des logiciels et des algorithmes nécessaires pour gérer ces données des milliers de fois plus vite qu’auparavant. Le Big Data, c’est du Big Business et un business qui va au-delà de notre imagination. C’est ce qui fait dire à certains que la crise actuelle cache en réalité d’abord et avant tout un changement de société dont nous avons très peu conscience.

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