Spécial immobilier : le dessous des chiffres officiels

© Montage Thinkstock/PG

Les chiffres définitifs du marché immobilier belge du logement (non neuf) pour 2009 sont enfin connus. Les nombreux renseignements croisés qu’ils permettent de dégager sont édifiants. Nous vous les livrons en primeur, en complément de ceux qui constituent la matrice du “Guide immobilier 2010” de Trends-Tendances, qui paraît le jeudi 6 mai. Premier épisode d’une série exclusive sur cinq jours.

[Demain mardi : le top des ventes 2009 (activité), par segment]

Chaque jour, nous vous dévoilerons plusieurs tableaux commentés exclusifs qui vous permettront de maîtriser mieux encore certaines facettes du marché de la brique actuel. Ce bilan annuel 2009 devrait permettre à tout lecteur de Trends.be de mieux cerner les nuances d’une activité bien chahutée depuis deux ans et sur laquelle on a dit – et écrit – tout et son contraire, au risque, comme en politique, de brouiller la vraie réalité de terrain et de perdre de vue les atouts d’un des piliers de stabilité de l’économie du pays.

Même si l’on observe partout une correction salutaire des prix et, à certains endroits, de solides dégelées – comme en Région bruxelloise sur le segment des villas avec jardin (- 22 %) – on est loin de l’écroulement généralisé annoncé par certains experts et acteurs du marché.

En 2009, il s’est vendu sur le marché secondaire (biens d’occasion), en Belgique, 60.769 maisons individuelles, 36.048 appartements, 17.334 terrains à bâtir et 15.902 villas. Le chiffre d’affaires total ainsi dégagé par la vente de ces logements et terrains a dépassé, malgré la crise, les 23 milliards d’euros, hors frais, à l’échelle du royaume. Soit 2 milliards de moins sur un an. A titre comparatif, on atteignait cependant à peine les 12 milliards de chiffre d’affaires voici 10 ans, contre 17 milliards en 2004.

© Trends-Tendances/SPF Economie/avril 2010

(Téléchargez ici le tableau complet, avec les chiffres de 2008 en regard de ceux de 2009.)

Aussi peu contracté qu’il soit, le bilan 2009, encore très global et approximatif, est donc plutôt rassurant pour le secteur immobilier et l’économie du pays en général. D’autant que, sur base trimestrielle, tous les indicateurs sont à nouveau au vert : entre le premier et le dernier trimestre de l’année écoulée, l’activité a connu un rebond de 20 % à 25 % par segment de marché.

Comme précédemment, avec un résultat annuel de plus de 10 milliards d’euros, le segment des maisons individuelles reste le plus couru par les candidats propriétaires belges. Avec plus de 6 milliards au compteur en 2009, les appartements continuent cependant de grappiller des parts de marché, surtout si l’on y ajoute celles de la construction neuve (voir tableau).

Géographiquement, c’est Bruxelles-Capitale qui enregistre les baisses d’activité les plus significatives sur base annuelle : – 18 % de maisons individuelles échangées, – 17 % d’appartements, – 31 % de terrains à bâtir. Ce dernier segment est devenu, en 10 ans, la peau de chagrin du marché immobilier national. La baisse des échanges dépasse largement la Région bruxelloise, où le sol à bâtir est devenu une denrée aussi rare qu’impayable : en Brabant wallon, l’an dernier, il ne s’est échangé que 613 lopins de terre… pour 1.517 une décennie plus tôt. A l’échelle wallonne, on a enregistré 16 % de ventes en moins sur base annuelle. De quoi inquiéter surtout – et à juste titre – les entreprises de construction qui ne se sont pas reconverties dans la rénovation, et les communes soucieuses d’accueillir ou de conserver les jeunes électeurs dépités de ne pas trouver où se loger.

Philippe Coulée

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