Résidences secondaires en Europe du Sud: la sélectivité est de mise

© Thinkstock

Profiter de la crise immobilière, oui. Sans précipitation. Des prix bas ne sont ni le gage de bonnes affaires, ni l’unique critère sur lequel se baser pour acquérir une résidence secondaire.

Il est impératif de prendre en considération, outre le prix d’achat et les futures charges de la seconde résidence, le climat, le coût des trajets, la réglementation sur l’acquisition de biens immobiliers dans le pays choisi, et aussi la revente : la situation du bien et la qualité de la construction, notamment, pourront-elles être mises en exergue ? Pas que des châteaux en Péninsule ibérique L’Espagne regorge de résidences à prix plancher. Le candidat-acquéreur veillera cependant à ne pas se précipiter sur une offre qui, bien qu’alléchante, est sans espoir de valorisation. S’il est vrai que le marché immobilier espagnol se redresse lentement, il ne faut pas perdre de vue que les banques du pays attendent une hausse des prix pour vendre tous leurs biens invendus. Or, prévient Siegfried Top, économiste chez KBC, “vu l’offre excédentaire, le risque d’une nouvelle baisse des prix est toujours possible.”

Un scénario que n’exclut pas non plus la Commission européenne. Dany De Decker, tax partner chez Baker Tilly Belgium, rappelle qu’à l’heure de gloire du boom immobilier, des habitations à faible coût de construction ont été bâties à tour de bras. Il met en garde également contre une pratique de vente des courtiers locaux, à savoir la “reserva”, un montant avoisinant 3.000 euros que peuvent leur verser les candidats-acheteurs pour s’assurer que le bien convoité soit retiré de la vente. S’ils changent d’avis, ils ne récupèreront pas leur somme. Les opportunités ne manquant pas, il est vivement conseillé de ne pas en payer.

Il est bon de savoir en outre qu’il n’entre pas dans les attributions du notaire espagnol de vérifier si la construction est conforme aux normes en vigueur ou si le vendeur est le propriétaire du bien. Si le propriétaire n’est pas Espagnol, l’acheteur devra au fisc espagnol 3% du prix d’achat. Un achat immobilier dans ce pays entraîne des droits d’enregistrement qui s’échelonnent de 8 à 10% et une TVA de 10% sur les nouvelles constructions. L’impôt sur la fortune y est appliqué. En l’occurrence, le non-résident dont le bien acquis sur le territoire vaut plus de 700.000 euros devra s’acquitter de la taxe.

Direction le centre du Portugal, poumon vert qui en séduit plus d’un et offre qui plus est nombre de maisons à prix très intéressant. “La faible concurrence sur le marché locatif pousse le retour sur investissement vers le haut”, affirme Heidi Bloemmen d’Eden Portugal. Elle recommande également la ville de Coimbra, où les prix de l’immobilier commencent seulement à grimper. Une villa luxueuse avec piscine privée et vue imprenable y coûte 200.000 euros. Les plus petits investisseurs y trouveront eux aussi leur bonheur. De petites maisons parfaitement habitables foisonnent, à partir de 60.000 euros. En moyenne, il faut compter 5% pour l’ensemble des frais (impôt, notaire, droits de timbre et d’enregistrement).

La botte n’est pas bradée Ce n’est pas l’heure des soldes en Italie, mais la correction des prix crée des opportunités. Notamment en Toscane, le fief des résidences secondaires, où l’offre est plus abondante que jamais. Les prix sont beaucoup plus abordables encore dans les villes moins connues que Chianti ou Sienne. La procédure d’achat ainsi que les coûts et taxes sont similaires aux nôtres.

A noter que si le vendeur est un particulier, l’acheteur bénéficie de droits d’enregistrement réduits.

Très bonnes affaires en Riviera turque

Les régions de Side et Fethije ont de multiples atouts pour les futurs propriétaires, à commencer par les prix actuels des résidences. S’y ajoutent l’accès aisé par avion, la qualité des constructions (normes sévères), la santé du marché locatif, le climat méditerranéen, la nature variée, le faible coût de la vie… Le prix d’une belle maison deux chambres et deux salles de bains, très bien située, varie de 110.000 à 130.000 euros. Alanya, populaire et animée, comblera ceux qui ont un budget plus serré. De par la construction plus en hauteur qui caractérise les biens immeubles de cette non moins belle ville balnéaire, le prix par mètre carré est généralement raisonnable. On y trouve des appartements deux chambres aux finitions luxueuses à partir de 65.000 euros. En Turquie, les droits d’enregistrement se montent à 4 % de la valeur d’acquisition et il faut compter entre 1.000 et 1.800 euros de frais administratifs.

Roel Van Espen

Le point sous d’autres latitudes sud-européennes dans le dossier intégral de Trends-Tendances du 12 juin.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content