Quatre conseils pour bien choisir votre crédit hypothécaire

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Conseil 1. Ne vous étranglez pas financièrement Voyez avec la banque combien vous pouvez emprunter. Ne vous laissez pas influencer : certains banquiers utilisent pour déterminer la capacité de remboursement de leur interlocuteur des règles assez peu scientifiques. D’aucuns estiment qu’un remboursement ne peut excéder 30 % du revenu mensuel net disponible. Pour calculer votre capacité de remboursement, mieux vaut en réalité vous baser sur le montant de votre loyer ou amortissement actuel, auquel vous ajouterez la somme dont vous pouvez réellement vous passer chaque mois. Vous pouvez éventuellement augmenter cette prévision, si vous savez que votre capacité d’épargne va s’accroître, mais faites preuve d’une extrême prudence ; ne comptez pas exagérément sur des indexations et autres augmentations de salaire, à moins qu’elles soient certaines et imminentes. Attention : la capacité d’emprunt ainsi déterminée doit encore faire l’objet d’une correction. Déduisez du résultat du calcul la différence entre les factures d’approvisionnement en énergie actuelles et futures (si elles sont appelées à augmenter dans votre nouveau logement). Prévoyez un poste consacré au précompte immobilier et aux dépenses d’entretien, qui vous incomberont lorsque vous serez propriétaire. Réfléchissez également aux dépenses liées aux enfants. Conseil 2. Tenez compte de tous les frais Choisir son emprunt, ce n’est pas seulement comparer les taux disponibles sur le marché : le coût total du crédit est bien plus important. L’assurance de solde restant dû, par exemple, est un poste de dépense élevé, dont trop peu d’emprunteurs tiennent compte ; ils acceptent souvent une prime onéreuse, qui annule complètement la différence de taux d’intérêt négociée. Le coût de cette couverture peut donc alourdir considérablement la charge de l’emprunt. Les autres frais, comme les frais de notaire et d’hypothèque, les frais de dossier, etc., représentent facilement plusieurs milliers d’euros. Conseil 3. Garantissez une petite partie de l’emprunt par un mandat hypothécaire La banque qui vous accorde l’emprunt prendra une hypothèque sur l’habitation. Il s’agit pour elle d’une garantie, dans l’éventualité où vous cesseriez de rembourser. Or prendre une hypothèque coûte cher. Imaginons que vous empruntiez 100.000 euros : la dépense pour l’inscription hypothécaire avoisinera 2.900 euros. Vous payerez en effet 1 % de droits d’enregistrement et 0,30 % de droits hypothécaires sur le montant emprunté, à quoi s’ajouteront les honoraires du notaire et des frais divers, comme les droits de timbre. Garantir une fraction de l’emprunt par un mandat vous permettra d’économiser les droits d’enregistrement (1 %), les droits hypothécaires (0,30 %) et les trois quarts des honoraires notariés. Attention : ne garantissez pas par mandat une part trop importante de l’emprunt, car vous perdriez les avantages fiscaux. Demandez au banquier de faire le calcul pour vous. Conseil 4. L’emprunt hypothécaire n’est pas figé Les gens consacrent souvent énormément de temps et d’énergie à chercher le meilleur taux d’intérêt; mais une fois qu’ils l’ont déniché et que l’acte notarié est passé, la question leur sort totalement de l’esprit. Cette insouciance peut coûter cher. Quiconque rembourse un prêt hypothécaire sera bien avisé d’en suivre l’évolution et de le faire réexaminer au besoin. Comment procéder ? Commencez par demander à la banque qui vous a accordé le crédit de réexaminer son taux. Elle n’est pas obligée d’accepter mais si elle le fait, vous ne paierez en principe qu’une indemnité de remploi correspondant à trois mois d’intérêts, puisque la reprise d’encours pourra s’opérer à l’intérieur de la même ouverture de crédit. Si la banque n’accepte pas la demande de refinancement, il faudra vous adresser ailleurs, auquel cas la différence de taux devra être plus marquée, pour compenser les frais d’hypothèque.

Johan Steenackers

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