Ouverture de l’enquête publique pour le projet Neo 1

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L’enquête publique de la première phase du grand projet commercial Neo sur le plateau du Heysel, en bordure de l’avenue Houba de Strooper, a été ouverte vendredi, a relevé la RTBF sur base d’une information publiée sur le site officiel de la Ville de Bruxelles.

Elle a trait à l’obtention des permis d’urbanisme et d’environnement. Les riverains et associations ont jusqu’au 25 novembre pour faire valoir leurs remarques. La réunion de la commission de concertation est fixée au 6 décembre prochain.

Neo est un projet initié par la Ville de Bruxelles avec le soutien de la Région bruxelloise. Il a été imaginé par le consortium Unibail-Rodamco-Besix et sera concrétisé par la SA Mall of Europe et Europea Housing. L’inauguration est initialement prévue pour 2021.

Le premier certificat d’urbanisme vise à couvrir l’aménagement des abords du Heysel, le tracé des voiries, la rénovation des espaces publics ainsi que l’abattage de 749 arbres. Il concerne également la construction de bureaux, de logements, de deux crèches et du pôle commercial. Ce dernier comprendra quelque 200 commerces sur 72.000 m2, avec en marge 9.000 m2 d’horeca. Le pôle loisirs de Neo doit entre autres accueillir un Spirouland, le cinéma Kinepolis, et une cité des enfants dédiée aux sciences. “L’enquête publique permettra aux riverains de s’informer concrètement”, explique Perrine Marchal, porte-parole de Brussels Expo. “Avec beaucoup d’équipements collectifs et d’espaces verts, Neo apportera une plus-value et une cohérence globale au quartier du Heysel qui a été historiquement construit de façon anarchique”.

Différentes associations ont vivement critiqué le projet. “La Région tente d’opérer une modification du PRAS (Plan régional d’Affectation du Sol), sans laquelle le projet Neo est impossible car le Heysel est en zone d’équipements et d’espaces verts”, remarque Isabelle Pauthier, directrice de l’ASBL Atelier de Recherche et d’Action Urbaines (ARAU). Cette modification a fait l’objet d’un avis très critique de la Commission régionale de développement en 2012 et son nouvel avis en cours d’élaboration suscite des discussions très conflictuelles”.

A côté de ce problème technique, Mme Pauthier soulève des questions de mobilité et de nuisance sonore, mais aussi d’opportunité. “Est-il bien opportun de sacrifier ce qui existe et qui fonctionne comme Océade, Mini-Europe et le club d’athlétisme de l’Excelsior qui a des milliers de membres ? Le projet de la Ville est de faire tabula rasa de tout ce qu’il y a sur le plateau en exerçant des pressions invraisemblables depuis des années sur les acteurs présents. S’il est vrai qu’il y a des gaspillages d’espaces, on pense qu’il y avait moyen de régler les problèmes plus subtilement. Sacrifier un stade qui existe pour construire un équipement mirobolant dans une ville d’un million d’habitants reflète aussi la mégalomanie derrière ce projet. Pour le centre commercial, c’est un projet de bétonneurs, qui ne sont pas dérangés par le fait de créer des faillites dans le centre-ville. La Ville mise sur le tourisme et l’événementiel pour le centre parce qu’il pense que le commerce est terminé”.

La phase 2 concernera notamment la construction d’un hôtel et du centre de congrès.

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