Les prix des habitations en Belgique sont les plus surévalués au monde. Les prix sont 63% trop élevés par rapport aux prix des locations et 53% trop élevés par rapport aux revenus des ménages, rapporte vendredi De Tijd sur base de chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
L’Organisation a comparé la situation actuelle avec la moyenne des 30 dernières années. La conclusion est sans appel: les prix étant trop élevés dans de nombreux pays, il existe un risque de voir baisser le prix des habitations.
Au troisième trimestre, 70.000 prêts hypothécaires ont été accordés, soit le plus haut chiffre depuis que les statistiques existent, en 1996. Le nombre élevé de demandes confirme que la vente d’habitations reprend après le creux enregistré fin 2008.
La Confédération Construction wallonne (CCW) conteste l’affirmation de l’OCDE. “Les prix pratiqués dans le ‘Grand Bruxelles’, qui couvre un tiers du pays, sont loin d’être surévalués par rapport aux autres capitales européennes”, réagit le directeur général de la CCW, Francis Carnoy.
La CCW conteste la méthodologie utilisée par l’OCDE pour arriver à ses chiffres. La croissance démographique, en forte hausse, a une influence sur les prix, indique la CCW. Celle-ci plaide pour une accélération de la construction de logements publics et privés. “Il y a 200.000 logements à construire en Wallonie d’ici 2025”. Selon les chiffres du bureau du plan, la population wallonne est passée de 3.244.000 habitants en 1990 à 3.477.000 en 2009, et les prévisions pour 2020 font état de 3.750.000 habitants.
L’évolution de la société implique également que les ménages comptent moins de membres. “Davantage de logements sont donc nécessaires”, indique M. Carnoy. “Les prix pourraient dès lors encore monter.”
Certaines caractéristiques expliquent toutefois le prix relativement élevé des habitations en Belgique, précise Francis Carnoy. “Il y a, par exemple, une proportion plus élevée de propriétaires dans notre pays.”
Trends.be, avec Belga
