Le marché immobilier de la province de Liège affiche une santé de fer

Esneux, prisée pour ses appartements. © Peter De Voecht/ISOPIX

Activité et prix des maisons et des appartements sont dans le vert. Mais les notaires liégeois restent prudents. Les refus de crédit sont plus nombreux qu’avant.

Que retenir de 2017 ?

L’activité immobilière en province de Liège enregistre la seconde meilleure performance en Belgique francophone – après la province de Luxembourg – avec 3,7 % de ventes en plus par rapport à 2016. Cette croissance soutenue du marché liégeois est à imputer à l’activité économique ” florissante ” de la province, explique Renaud Grégoire, notaire à Wanze, invoquant notamment ” l’arrivée de nombreux nouveaux habitants dans la région “, attirés par les perspectives d’emploi. ” Malgré des conditions d’octroi de crédit hypothécaire strictes de la part des banques, et donc, le fait que les candidats acquéreurs doivent disposer de plus en plus de fonds propres pour accéder à la propriété, les délais de mise en vente des biens ont raccourci en province de Liège, assure le notaire. Ils se limitent désormais à trois mois, et ce, pour autant que le prix demandé par les vendeurs soit juste et raisonnable. ”

La valeur moyenne d’une maison en province de Liège est en constante augmentation depuis cinq ans et gagne 3,9 % entre 2016 et 2017. ” Une courbe légèrement ascendante qui traduit en réalité une belle stabilité du marché des maisons, qui progresse en parallèle avec l’inflation “, note Me Grégoire. Les appartements voient, eux aussi, leur prix moyen grimper. Il s’élève de 4,2 % en 2017, reprenant du poil de la bête après une hausse plus mesurée entre 2015 et 2016 (+ 0,7%), confirmant la prise de valeur amorcée dès 2013.

Le top 3 des communes les plus chères

Sur le segment des maisons, les augmentations de prix les plus marquées entre 2016 et 2017 ont été observées dans la région de Waremme, proche des provinces de Namur, du Brabant wallon et du Brabant flamand, traditionnellement plus onéreuses, indique Renaud Chauvin, dont l’étude est installée à Verviers. Les prix restent également élevés le long des axes autoroutiers E40 et E42, complète-t-il. Le trio des communes les plus chères est mené par Aubel, sur le plateau de Herve, avec un prix médian de 264 500 euros. Elle est suivie par Tinlot (255 000 euros), au coeur du Condroz, et Nandrin (247 500 euros), sa voisine. Toutes trois sont néanmoins talonnées de près par Neupré (non loin, vers Seraing) et Thimister-Clermont (plateau de Herve), ex-æquo avec un prix médian de 242 500 euros. Le notaire verviétois épingle par ailleurs Waremme, Hannut, Geer, Faimes, Juprelle, Welkenraedt, Baelen, Jalhay et Spa, qui affichent, elles aussi, des prix hauts à l’échelle de la province de Liège.

En ce qui concerne les appartements, le bilan est tant soit peu le même : c’est la région de Waremme qui se caractérise par la plus ” jolie ” progression, souligne Me Chauvin. Le podium des communes les mieux cotées en la matière est occupé par Esneux (242 140 euros), au sud de Chaudfontaine, Visé (230 015 euros), au nord de Liège-Ville, et Jalhay (221 260 euros), dans la région de Verviers. Pour le reste, mises à part Chaudfontaine (207 500 euros) et Neupré (199 000 euros), les autres communes liégeoises présentant un parc d’appartements offrent des tarifs autrement plus abordables, largement sous la barre des 200 000 euros.

Le marché immobilier de la province de Liège affiche une santé de fer

Le top 3 des communes les moins chères

A l’autre extrémité du tableau, les communes les moins chères en matière de maisons se trouvent dans la région de Verviers et plus particulièrement les cantons de l’Est : Burg-Reuland affiche un prix médian défiant toute concurrence de 97 500 euros, suivi de près par Bullange, avec 112 500 euros. Saint-Nicolas, en périphérie ouest du centre-ville de Liège, arrive en troisième position avec 119 500 euros. Cela dit, la province de Liège est plutôt abordable, puisque plus d’un quart des quelque 80 communes passées en revue par les notaires voient le prix médian de leurs maisons plafonner à 150 000 euros.

Pour ce qui est des appartements, le prix médian des entités les plus accessibles est sensiblement similaire. Beyne-Heusay, en périphérie est de la ville de Liège, est la lanterne rouge (110 000 euros), suivie par Grâce-Hollogne (121 490 euros), elle aussi dans le giron de Liège-Ville, et Verviers (129 500 euros). A nouveau, une flopée de communes présentent des tarifs plutôt doux : près de 20 d’entre elles sur la trentaine de communes recensées disposant d’un parc d’appartements ne dépassent pas la barre des 140 000 euros (prix médian).

Quid des terrains à bâtir ?

Quoique les prix des terrains à bâtir ne fassent pas partie des statistiques analysées cette année, les notaires liégeois se sont pliés à l’exercice en se fondant sur leur expérience. Où l’on apprend que le prix des terrains est resté stable en 2017 et que, comme pour les autres types de biens, les valeurs les plus hautes se retrouvent dans les communes situées à proximité des grands axes traversant la province : Hannut, Lincent, Wanze, Villers-le-Bouillet, Héron, Herve, Thimister-Clermont, Baelen et Welkenraedt, liste Renaud Chauvin. ” La priorité des acquéreurs est la maîtrise de leur budget, détaille le notaire verviétois. Si le prix au mètre carré augmente, la taille du terrain diminue. De quoi faire face aux coûts de construction toujours plus élevés, mais aussi correspondre au mode de vie actuel, qui limite le temps consacré à l’entretien du jardin. ”

Et les villas ?

Absentes elles aussi de l’analyse chiffrée des notaires liégeois, les villas sont néanmoins apparues dans leur rapport. Qui stipule que la baisse sensible de leur prix moyen observée les années précédentes a fait place, depuis 2016, à une belle stabilité à laquelle 2017 n’échappe pas. ” Certaines villas se négocient à nouveau dans des tranches de prix élevées “, opine Me Chauvin.

Quelles perspectives pour 2018 ?

Le mot d’ordre est la ” confiance mesurée ” pour l’avenir du marché immobilier liégeois. Les notaires font preuve d’un ” optimisme prudent ” motivé par des indicateurs macro- économiques dans le vert certes, mais aussi par l’épée de Damoclès que représente le refus de crédit, ” de plus en plus courant “. Et Me Grégoire d’inciter les candidats acquéreurs à ne pas acheter trop vite, les enjoignant à multiplier les visites, notamment accompagnés par des professionnels du secteur afin de récolter des avis objectifs sur l’état du bien et l’estimation du budget des travaux le cas échéant.

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