Le marché immobilier belge risque la surchauffe

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Le marché de l’immobilier résidentiel est menacé de surchauffe dans huit pays de l’Union européenne, dont la Belgique en partie à cause des effets imprévus des taux d’intérêt ultra bas, a averti le Conseil européen du risque systémique (CERS) dans un rapport publié lundi.

Pour l’organisme chargé de la surveillance du système financier dans l’Union européenne, ces huit pays – Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède – sont confrontés à un risque à moyen terme, soit d’une surévaluation des biens, soit d’un endettement excessif des ménages. Le CERS leur a envoyé un avertissement en septembre.

Cela constitue un risque systémique pour la stabilité financière de l’Union qui nécessite une attention réglementaire, souligne le CERS dans son rapport. Le Conseil demande aux autorités nationales de prendre des mesures appropriées et relève les vulnérabilités des banques dans un contexte de taux d’intérêt toujours plus bas.

Selon le CERS, la vulnérabilité belge réside dans l’augmentation rapide des dettes des ménages, notamment parce que ceux-ci empruntent toujours plus pour l’achat d’une habitation. Dans le même temps, des groupes considérables supportent déjà un important degré d’endettement.

En cas de choc économique ou financier, ces familles éprouveraient des difficultés particulièrement importantes à rembourser leur emprunt, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour les banques, souligne l’institution européenne.

Le CERS constate que les prix de l’immobilier ont augmenté plus rapidement que, par exemple, les revenus au cours des dernières années.

En termes nominaux, les prix ont presque à nouveau atteint le niveau d’avant la crise financière et il y a des signaux de surévaluation du marché résidentiel.

Le Comité reconnaît que la Belgique a déjà pris des mesures pour contenir le risque, par exemple via les décisions de la Banque Nationale obligeant les banques à prévoir des réserves supplémentaires de capital pour absorber les pertes de crédits. Mais en même temps, il constate qu’il n’y a pas de mesures orientées directement vers le risque des familles fortement endettées ou la hausse persistante des prix de l’immobilier.

“La surévaluation de l’immobilier résidentiel se développent sur plusieurs années”

“L’endettement des ménages et la surévaluation de l’immobilier résidentiel se développent sur plusieurs années”, ont souligné le président du CERS et celui de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, lors de la présentation du rapport à une commission du Parlement européen.

“Mais, en cas de choc, les vulnérabilités connexes peuvent se matérialiser rapidement, par exemple, sous la forme d’une réduction de la consommation des ménages, de défauts de paiement sur des prêts ou de baisses des prix”, ajoute le rapport.

“En ce qui concerne le système bancaire des pays avertis, le CERS n’a pas identifié de risques directs à court terme liés à l’exposition au marché de l’immobilier résidentiel, bien que des effets du second tour ne soient pas exclus à moyen terme”, a affirmé M. Draghi.

Le CERS a été mis sur pied à la suite de la crise financière pour garder à l’oeil les risques systémiques pour la stabilité financière en Europe.

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