La construction broie du noir pour 2012

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Le secteur de la construction prévoit en 2012 une baisse de l’activité de 1,5 %, alors que la croissance avait été de 4 % en 2011. Difficile à avaler pour un secteur qui dit avoir assuré, à lui seul, environ 10 % des créations d’emploi l’an dernier.

Le secteur de la construction prévoit en 2012 une baisse de l’activité de 1,5 %, alors que la croissance avait été de 4 % en 2011. Avec ce recul estimé, la construction n’aura finalement pas progressé sur l’ensemble de la période 2009-2012, ressort-il mardi du rapport annuel de la Confédération Construction.

Logements neufs. La production de logements neufs sera en recul de 4,5 % en 2012, en raison du faible nombre total d’autorisations de bâtir octroyées en 2011. Avec seulement 44.115 autorisations délivrées, il s’agit du plus bas niveau enregistré ces 10 dernières années.

Rénovation. Sur le marché de la rénovation, la baisse atteint 8 %, essentiellement à cause de la disparition de la plupart des avantages fiscaux liés à la réalisation d’investissements économiseurs d’énergie. A contrario, la construction de bâtiments non résidentiels et de génie civil ont atteint des croissances respectives d’environ 3 % et 4 %.

Charges sociales et fraude. Une réduction de charges sociales dans la construction s’avère indispensable, estime la Confédération, qui préconise également la poursuite contre le travail illégal à l’aide de mesures efficientes. Par ailleurs, une nouvelle dynamique doit être insufflée au marché du travail, notamment en autorisant une organisation beaucoup plus flexible. La Confédération construction lance un appel aux pouvoirs publics pour qu’ils continuent à investir dans des travaux d’infrastructure.

Compétitivité. Le principal défi du secteur pour 2012 sera de résoudre son problème de compétitivité, estime la confédération (lire ci-après). “La réduction du déficit public n’est pas incompatible avec la relance des investissements dans la construction”, déclare Robert de Mûelenaere, administrateur délégué de la confédération.

“Quand la construction va, tout va”… Le contraire est aussi vrai

Avec une croissance de 4 % enregistrée en 2011, le secteur de la construction a été la branche d’activité la plus dynamique de l’économie belge après l’agriculture, a par ailleurs souligné la Confédération Construction. Le secteur a assuré, à lui seul, environ 10 % des créations d’emploi en 2011, soit 6.100 postes de travail.

La construction doit améliorer sa propre compétitivité pour assurer son développement, mais aussi parce que celui-ci contribue à améliorer la compétitivité de l’économie en général, estime la Confédération Construction, ajoutant que 1 % de croissance dans la construction entraîne 0,1 % de croissance de l’économie. “Quand la construction va, tout va”, résume Michel de Mûelenaere. Cependant, l’inverse est également vrai, nuance-t-il.

L’organisation lance un appel pour de nouvelles politiques d’investissement en travaux, sans pour autant peser sur les recettes. Constatant que l’écart avec les pays voisins en la matière continue de s’accroître, elle propose de développer les infrastructures, en faisant davantage appel aux moyens du secteur privé.

Vers la déduction fiscale des frais réels liés à l’acquisition et la conservation d’un logement ?

En ce qui concerne le logement, la confédération souligne que le nombre de logements diminue depuis plusieurs années, alors que les besoins augmentent. Pour inciter les ménages à investir, elle préconise de permettre de la déduction fiscale, de la base imposable dans l’impôt des personnes physiques, des frais réels liés à l’acquisition et la conservation d’un logement.

Par ailleurs, pour donner au secteur les meilleurs chances d’accroître son niveau de compétitivité, le gouvernement doit s’efforcer de maîtriser le coût du travail, selon la confédération. La construction a besoin d’une nouvelle et importante réduction de charges sociales pour retrouver sa position compétitive, assure-t-on.

Enfin, pour lutter contre la fraude, il faut “définir des mécanismes qui s’attaquent à la racine du problème”, selon l’organisation, qui plaide pour la conclusion d’accords bilatéraux pour prévenir les abus du régime de détachement temporaire de main-d’oeuvre étrangère et la modernisation de la réglementation du travail, notamment en termes de flexibilité.

Trends.be, avec Belga

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