Investissement malin: récupérer l’eau de pluie, c’est rentable

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Les 4.000 euros investis dans une citerne et le mécanisme de filtration peuvent être amorti sur quatre ou cinq ans, assurent les spécialistes d’Aquarain.

Dans le contexte de taux d’intérêt quasiment nuls qui prévaut aujourd’hui, un des meilleurs placements que peut réaliser un ménage aujourd’hui est d’investir pour économiser certains frais de la vie quotidienne : le rendement d’une nouvelle chaudière bat celui du livret d’épargne. “Investir dans un système de récupération d’eau de pluie aussi”, ajoute Oliver Vander Elst, qui a fondé avec Alain Jacquemyns, la société Aquarain. Cette entreprise, présente à Anvers, Bruxelles et Waterloo, offre aux particuliers comme aux institutionnels des solutions clé en main de système de récupération. Preuve de l’intérêt grandissant pour cette thématique : Aquarain a vu son projet accepté par la plateforme de crowfunding www.crofun.be.

Amorti sur cinq ans

Pour un particulier, l’investissement d’un système standard qui inclut le mécanisme de récupération d’eau de pluie et d’une citerne coûte environ 4.000 euros. “Avec les aides diverses – taux de TVA réduit de 6%, subsides qui peuvent varier de 100 à 600 euros selon les communes, Eco-chèques (par exemple 500 euros pour un couple)- , l’abattement potentiel peut se monter à 1.500 euros. Dans ce cas une installation peut alors être amortie sur quatre à cinq ans, estime Olivier Vander Elst.”

Le calcul est simple. L’installation (une citerne de 10.000 litres, les filtres, la pose et les travaux de plomberie), après la déduction des aides diverses, représente un investissement net de 2.500 euros. Un ménage de quatre personnes paie en moyenne une facture d’eau d’un millier d’euros par an. ” Arrosage du jardin, toilettes, lave-linge, nettoyage de la voiture… près de 60% de la consommation d’eau peut être alimentée par de l’eau de pluie que l’on aura filtré au préalable, souligne Olivier Vander Elst”. L’économie sur sa facture d’eau est de 600 euros par an. Il faut donc un peu plus de quatre ans pour amortir sa citerne. Cinq ou six ans si l’on ne bénéficie pas d’Eco-chèques…

La rentabilité pourrait encore croître dans le futur : le prix du mètre cube d’eau potable a en effet flambé ces dix dernières années. Le SPF Economie s’en était d’ailleurs inquiété dans une étude voici trois ans : un mètre cube, pour une consommation de 85m3 par an, était en moyenne facturé 3,85 euros en 2011, contre 2,35 euros en 2005. Soit une augmentation de plus de 70%, et la hausse se poursuit. Le mètre cube le plus cher est wallon (4,03 euros), puis flamand (3,83 euros) puis Bruxellois (3,43 euros).

La Flandre la plus généreuse

Nous sommes Belgique, et la situation diffère selon les régions. C’est en Flandre que la réflexion des pouvoirs publics sur la récupération d’eau de pluie est la plus aboutie. La réglementation flamande oblige ceux qui construisent de nouvelles maisons à placer des citernes de 5.000 litres au moins, et un site internet (www.hetportaal.be) permet de trouver facilement les subsides par communes. “La règle de base est un minimum de 250 euros et un maximum de 50% du cout d’achat des fournitures, plafonné à 500-600 euros”, résume Olivier Vander Elst. A Bruxelles comme en Wallonie, le code régional de l’urbanisme n’impose en revanche aucune contrainte aux constructions neuves ou lors de rénovation. A Bruxelles, il existe en général des subsides communaux qui sont du même ordre qu’en Flandre. En Wallonie, “une dizaine de communes offrent une prime pouvant aller jusqu’à 500 euros”, précise Olivier Vander Elst. Les Namurois peuvent par exemple bénéficier d’un coup de pouce de 125 euros pour l’installation d’une citerne de plus de 5.000 litres. Mais dans le Sud du pays, les aides communales sont plutôt l’exception.

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