Immobilier : faut-il s’inquiéter de la rechute du marché US ?

© Bloomberg

Les ventes et les crédits immobiliers ont fortement baissé en mai aux Etats-Unis. Cette rechute n’est pas durable, estime Jean-Marc Lucas, économiste chez BNP Paribas, qui prévoit une stabilisation du marché en fin d’année.

Le krach immobilier américain est-il proche de son terme ?

Pour le moment, le marché immobilier américain ne montre pas de redressement concret. A court terme, la fin du crédit d’impôt, qui pouvait représenter jusqu’à 8.000 dollars de baisse de prélèvement en cas de premier achat, a plombé le marché. En effet, les ventes dans le neuf ont reculé de 32,7 % au mois de mai. Dans l’ancien, elles se situent au même niveau qu’en septembre 2009.

Les demandes de crédits hypothécaires en vue d’un achat immobilier ont fortement diminué et une enquête auprès des ménages a indiqué, en juin, une baisse des intentions d’achat immobilier pour les six prochains mois. Résultat : l’activité dans le secteur de la construction a rechuté. En effet, les permis de construire ont reculé pour le deuxième mois consécutif en juin (- 5,9 %) pendant que l’indicateur du marché immobilier est retombé de cinq points (de 22 à 17). De fait, le redressement temporaire observé les deux mois précédents est effacé.

Cette rechute est-elle durable ?

Probablement pas. Mais le marché restera très fragile. Dans le neuf, même si les ventes sont retombées, les stocks de logements ont continué de diminuer ces derniers mois pour atteindre en mai leur plus bas niveau depuis 1970, ce qui est très encourageant. Cela montre que les promoteurs ont ajusté leur niveau de construction à la demande.

En revanche, dans l’ancien, les stocks restent conséquents. Cela s’explique notamment par l’importance des mises en vente de biens saisis. En effet, les défauts de paiement et les saisies ont atteint des niveaux historiques au premier trimestre de 2010, avec des hausses respectives de 10,1 % et 4,6 %. Cela étant, la baisse des prix et le faible niveau des taux d’intérêts ont “resolvabilisé” une partie des acheteurs. On peut donc s’attendre à une stabilisation probable du marché en fin d’année.

Propos recueillis par Rémy Pierron, L’Expansion.com

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