Immobilier en Espagne: “Attention aux biens provenant d’une saisie”

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Les biens vendus aujourd’hui en Espagne à des prix défiant toute concurrence doivent éveiller les soupçons des acquéreurs potentiels, déclare Marleen De Vijt, CEO d’Azull, leader belge du marché immobilier en Espagne.

Actuellement, l’Espagne compte quelque deux millions de biens à vendre dont 600 000 qui proviennent d’une saisie de la banque. Près de la moitié des Belges qui souhaitent acquérir une seconde résidence en Espagne envisage l’achat d’un bien provenant d’une saisie effectuée par une banque. En collaboration avec la plus grande organisation indépendante de défense des consommateurs en Espagne (OCU), Azull, le leader belge du marché immobilier en Espagne, attire l’attention des Belges sur ces soi-disant “bonnes affaires”. “Les biens vendus aujourd’hui à des prix défiant toute concurrence doivent éveiller les soupçons. C’est effectivement Too good to be true“, explique Marleen De Vijt, CEO d’Azull.

Les Belges déboursent cette année déjà 25% de plus qu’en 2013 pour l’acquisition d’une seconde résidence en Espagne. Le temps des bonnes affaires dans l’immobilier espagnol est donc tout doucement révolu, notamment sur les très populaires Costa espagnoles. Et pourtant, l’intérêt des Belges pour le marché immobilier espagnol ne décroit pas. Au contraire, début 2015, il y a eu plus d’achats de secondes résidences en Espagne que l’année précédente à la même époque. Mais, de plus en plus, les gens se tournent vers des biens qui proviennent de saisies effectuées par des banques. Un Belge sur deux qui souhaite acheter une résidence secondaire envisage d’acheter un bien provenant d’une saisie. Et en Wallonie, cela concerne près de 80% des acquéreurs potentiels.

L’expérience nous a appris que les contes de fées n’existaient pas. Si vous avez repéré un appartement vendu par une banque dans le cadre d’un grand projet de construction, à un prix vraiment ridicule: soyez sur vos gardes ! Notamment s’il s’agit d’un projet pour lequel tous les appartements ne sont pas encore terminés et dont une partie a été saisie par la banque. Les appartements sont souvent repris en raison des difficultés financières rencontrées par le propriétaire. Et de ce fait, ces complexes sont également restés tout un moment sans être entretenus, ni par l’ancien propriétaire, ni par la banque en cas de saisie.

Si cet immeuble compte de nombreux autres biens vides, vous risquez également de devoir supporter tous les frais communs en tant que seul occupant. L’entretien de la piscine ? L’entretien du jardin ? Vous ne pourrez probablement pas compter sur l’intervention de la banque. Il n’arrive quasiment jamais que les banques interviennent financièrement dans les frais communs.

Ce qui reste, c’est le surplus

Et puis, il y a aussi toutes les maisons particulières en Espagne. Là, aussi, il y a de soi-disant “bonnes affaires” à faire. A cause de la crise économique et financière, de nombreux Espagnols n’ont plus pu payer leur hypothèque. Les banques ont alors saisi ces biens pour pouvoir les vendre. Sachant que les employés de banque ont souvent étaient les premiers à se servir et ont acheté les plus beaux biens, ce qu’il reste, c’est souvent littéralement le surplus. Les belles villas bien entretenues, situées sur la côte, ont déjà trouvé acquéreurs.

Sur l’Internet, les biens paraissent souvent superbes. Mais allez voir sur place car bon nombre d’entre eux sont souvent vides depuis quelques années. Les photos ne font souvent apparaître que les beaux attraits du bien, mais ce que vous ne verrez pas par exemple c’est que le boiler est déjà oxydé ni qu’il existe plusieurs problèmes d’ordre technique. Les anciens propriétaires ont souvent été forcés de quitter leur maison et, par rage, ont endommagé le bien. Ce ne serait pas la première fois, par exemple, que des câbles électriques seraient arrachés des murs.

Une aiguille dans une botte de foin

Les banques affichent les biens provenant d’une saisie à des prix défiant souvent toute concurrence : de 30 à 50% en dessous des prix du marché. Il y a peut-être effectivement de bonnes affaires à faire mais souvent cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Trop souvent, encore, les gens pensent que les habitations en Espagne se vendent pour trois fois rien. Effectivement, elles sont souvent meilleur marché qu’en Belgique. Mais la qualité a aussi un prix, et l’Espagne ne déroge pas à cette règle.

En ce qui concerne les biens provenant d’une saisie par la banque : tout établissement financier veut recouvrer au minimum le solde de l’hypothèque et si possible réaliser un petit bénéfice. Par conséquent, il y a souvent peu ou pas de marge de négociation quant au prix. La banque a déterminé une valeur pour recouvrer le solde restant dû et n’ira pas en dessous de celle-ci. Mais encore faut-il ne pas oublier le plus important : les Belges qui achètent une seconde résidence le font pour pouvoir en profiter. Et parfois la bonne affaire se révèle vite être un cadeau empoisonné lorsqu’apparaissent tous les vices cachés.

Marleen De Vijt

CEO Azull, leader belge du marché immobilier espagnol

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