Exclusif : les Belges hisseront pavillon à Jiangyin pour 7 millions d’euros

© Conix Architects

Le succès du pavillon belge de l’Exposition universelle de Shanghai est tel que la ville de Jiangyin, située à une centaine de kilomètres au nord-ouest, vient de l’acquérir pour 7 millions d’euros. Selon nos informations, le bâtiment de 5.600 m² sera démonté et reconstruit à l’identique dans un parc d’attractions familiales.

Sur les 246 bâtiments recensés sur le site de l’Exposition universelle de Shanghai, le pavillon belge est le 6e le plus fréquenté : 40.000 visiteurs quotidiens sur les 500.000 qui déboulent chaque jour. Mais surtout, il génère le plus gros chiffre d’affaires : 125.000 euros en moyenne par jour.

Quel est donc le secret de cette rentabilité “noire-jaune-rouge” ? Les grands manitous du pavillon belge ont su jouer la carte du glamour et de la gourmandise pour attirer les foules essentiellement chinoises. Au menu : la vente de diamants anversois numérotés, d’une part, et bien sûr des frites, gaufres, pralines, glaces, carbonades flamandes, etc. Le tout rehaussé d’un authentique Belgian Beer Café, où le visiteur peut déguster une vingtaine de breuvages “singuliers”, tels que la Kriek Belle-Vue, la Leffe ou encore la Chimay Blanche.

Le pavillon belge suscite d’ailleurs un tel engouement qu’il sera bientôt racheté, démonté et reconstruit par la ville chinoise de Jiangyin, une agglomération d’un million d’habitants située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Shanghai. “Les autorités municipales ont déjà donné leur accord, il ne manque donc plus que le feu vert du gouvernement central chinois, confirme Léo Delcroix, commissaire du pavillon belge. Nous espérons être fixés pour le 1er septembre au plus tard. C’est évidemment une excellente opération pour nous !”

Selon nos informations, le bâtiment de 5.600 m² devrait être reconstruit à l’identique dans un parc d’attractions familiales de la ville de Jiangyin, qui présente l’avantage d’être une étape sur la ligne de train à grande vitesse entre Pékin et Shanghai. Coût de la transaction : 7 millions d’euros, un montant que ne dément pas Léo Delcroix et qui devrait quelque peu épaissir le portefeuille fédéral précisément délesté d’une somme de 12 millions pour la construction du même pavillon.

Pour relancer la machine à Jiangyin, le chef Benoît Gersdorff, actuel responsable des espaces de restauration du pavillon belge, s’impliquera personnellement dans l’avenir “post-Expo” du bâtiment. Celui qui gère aujourd’hui la préparation de 500 à 1.000 repas quotidiens (selon l’affluence) au coeur du Belgian Beer Café jouera en effet un rôle de consultant de premier plan dans la nouvelle vie du pavillon national. “J’aimerais rester le lien entre la Chine et les produits belges, espère Benoît Gersdorff, également CEO de L’Essentiel Group. Mon but est de promouvoir davantage nos produits en Asie et de faire de l’import-export, notamment dans le cadre de ce projet à Jiangyin.”

Le chef namurois ne sera pas trop dépaysé puisqu’il retrouvera, au coeur de cette ville chinoise, les Belges de Bekaert, leader mondial des produits tréfilés, qui gère à Jiangyin un centre de recherche et de développement de quelque 300 employés. Bref, de quoi “belgiciser” prochainement leurs sorties du dimanche…

Frédéric Brébant, à Shanghai

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