Exclusif : Charleroi s’offre un campus technologique

Le futur Campus technologique de l’Aéropole, à Charleroi (Gosselies), proposera des formations aux personnes de 16 à 65 ans. Un partenariat privé, public et acteurs sociaux inédit, qui prendra corps dès 2011.

Qui a dit qu’entreprises, hautes écoles et universités, pouvoirs publics et syndicats ne pouvaient pas s’entendre ? Certainement pas Thierry Castagne, le directeur Hainaut-Namur d’Agoria, également président de la task force “Campus technologique” locale. Ce groupe de travail planche depuis juillet 2007 sur un projet inédit en Belgique : rassembler en un même lieu un pôle de formation technologique inter-réseaux, associant les deux Hautes Ecoles du Hainaut – Helha (réseau libre) et Condorcet (réseau de la province) – les universités de Mons, l’UCL et l’ULB, le Forem et le centre de compétence Technofutur, le tout en collaboration avec la FGTB et la CSC.

Plus d’un million d’heures de formation par an

Le schéma directeur, approuvé et déposé fin avril, se veut ambitieux. Nom de code : Campus technologique. Outre la Maison de l’Industrie et Technofutur, le vaste complexe situé à deux pas de l’aéroport (et sans doute de la future gare SNCB), sera doté d’une aile “Enseignement” et d’une “Esplanade du Savoir”. Au total, 21.000 m² d’infrastructure qui pourront proposer pas moins de 1,25 million d’heures de formation à 5.000 personnes par an.

“La difficulté sera de faire cohabiter des cultures et des réseaux différents, le monde des adultes et des ados et, enfin, de gérer et de partager un même espace, note Thierry Castagne. Mais nous sommes suffisamment conscients des risques et des enjeux pour la région pour poursuivre, à présent.”

Les pièces de ce puzzle pas comme les autres s’appellent recherche et développement, investissement, formation, éducation et, enfin, entreprises et emplois. L’investissement de départ s’élève à près de 35 millions d’euros, dont une partie viendra de la Région wallonne, du fonds européen FEDER, le tout avec le soutien de la Ville de Charleroi et d’Igretec. Quant à la mise de départ des autres partenaires, on cite notamment les chiffres de 12 millions d’euros pour la province de Hainaut et pas moins de 5 millions débloqués par la Haute Ecole Helha. “Chacun introduira son permis de bâtir selon ses possibilités, à son rythme, ajoute Thierry Castagne. Le premier module, de 7 millions d’euros, sera la Maison de l’Industrie, le projet originel d’Agoria, qui ouvrira ses portes en novembre prochain.”

C’est en fait de là que tout est parti. En juillet 2007, Agoria lançait son projet de déménagement du centre-ville vers l’Aéropole. Les besoins grandissants de Technofutur, déjà basé aux abords de l’aéroport, seront le deuxième déclencheur. S’ajouteront les moteurs que sont les Centres de Technologies Avancées de l’UT (Université du Travail) et des Aumôniers du Travail. Enfin, les filières techniques, paramédicales et agronomiques des deux Hautes Ecoles viendront compléter le tableau. Pour la Helha, 2013 est l’échéance annoncée pour la transhumance à laquelle les enseignants, actuellement répartis sur plusieurs implantations à Charleroi, Tournai, Fleurus ou Mons, veulent être associés.

Y.S., avec Ph.C.

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