Confédération Construction: une harmonisation vers le haut conduirait à des suppressions d’emplois

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Même si l’emploi ouvrier perd du terrain dans la construction, la fédération patronale du secteur a redit son opposition à une harmonisation vers le haut des statuts ouvriers et employés.

“Si chaque ouvrier devait recevoir la même indemnité de préavis qu’un employé, la Belgique serait rayée de la carte comme terre d’investissement”, a notamment averti Robert de Mûelenaere, administrateur délégué de la Confédération Construction, vendredi au cours d’une conférence de presse. “On ne veut pas, on ne peut pas harmoniser les statuts vers le haut car ce serait absolument impossible à financer pour les entreprises”, a ajouté le responsable de la fédération en brandissant la menace “de suppressions d’emplois importantes” alors que le secteur a perdu plus de 3.000 emplois – 3.184 exactement – en 2012.

“Une harmonisation vers le haut conduirait à une fragilisation de l’emploi salarié, déjà mis à mal par la concurrence étrangère”, a poursuivi l’administrateur délégué de la Confédération selon qui “des choix raisonnables doivent être faits afin que la construction reste un secteur créateur d’emplois”.

Entre 2000 et 2012, l’emploi salarié dans la construction n’a cessé de croître, pour atteindre 217.000 unités au début de l’année passée. Mais cette belle progression a finalement subi un coup d’arrêt, avec un recul de 3.184 unités entre les 4e trimestres 2011 et 2012. Dans le même temps, le nombre d’employés par rapport aux ouvriers a lui aussi enregistré une hausse constante (de 14,6 pc en 2002 à 18,1 pc en 2012) et le nombre d’indépendants a bondi de 40 pc en 10 ans, selon des chiffres cités par la Confédération Construction.

“La combinaison de l’érosion de la part de l’emploi salarié et de l’érosion de l’emploi ouvrier par rapport aux employés a pour effet que la part des ouvriers dans le total des postes de travail dans la construction n’est plus aujourd’hui que de 63 pc”, a précisé son responsable. Il ne peut cependant être question, selon la fédération patronale, d’assimiler le statut de ces ouvriers à celui des employés.

“Si l’emploi a globalement bien résisté à la concurrence de la main d’oeuvre étrangère et au retournement conjoncturel, avec un repli limité à 1,5 pc, il ne résisterait pas à l’assaut d’une forte hausse des coûts pour les entreprises consécutive à l’harmonisation des statuts”, a encore estimé M. de Mûelenaere. “Nous en appelons dès lors au sens des responsabilités de chacun, gouvernement et partenaires sociaux, afin qu’une solution soit trouvée rapidement et que cesse l’incertitude, sans que l’emploi ne soit sacrifié”, a-t-il conclu.

La Cour Constitutionnelle a fixé au 8 juillet la date butoir pour qu’une solution soit trouvée dans le dossier d’un statut unique pour les ouvriers et les employés.

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