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‘Acheter une habitation ne sera bientôt possible que pour un public privilégié’

Il semblerait que l’achat immobilier ne sera bientôt plus accessible qu’à un petit club de privilégiés. C’est ce qu’affirme Frédéric Vandenhende de la plateforme d’investisseurs Investr.be.

La Banque Centrale Européenne a décidé de démanteler progressivement son programme de rachat d’actifs pour l’Europe. Les conséquences seront sans nul doute tangibles sur le marché immobilier, en commençant par une augmentation du taux d’intérêt sur les crédits pour l’achat d’une habitation.

Le Belge moyen a beau avoir une gigantesque brique dans le ventre, il semblerait que l’achat d’un bien immobilier ne sera bientôt possible que pour un petit club de privilégiés.

Ces dernières années, les experts immobiliers se sont vus asséner la même question quasi chaque mois : combien de temps encore ?

Combien de temps le taux d’intérêt sur le crédit logement sera-t-il encore historiquement aussi faible ? Eh bien, cela couve déjà depuis un moment, mais depuis l’annonce de la BCE, nous pouvons sans souci affirmer que le moment arrive à grands pas. La question clé est de savoir quelles seront les conséquences.

Je vais tenter de rendre cela le plus concret possible. Imaginez, vous achetez un bien immobilier de 300.000 euros. Vous apportez vous-même un bon 50.000 euros. Vous empruntez sur vingt ans au taux d’intérêt moyen actuel de quelque 2%. Vous paieriez dans ce cas mensuellement 1.041 euros en remboursement de capital et 416 euros en intérêts.

Si les taux d’intérêt remontaient à 3% par exemple, les intérêts à rembourser passeraient à 625 euros par mois. En pratique, cela impliquerait une augmentation directe de 208 euros ou 14% par mois. 14%! Même une hausse limitée du taux d’intérêt aura donc déjà un sérieux impact.

L’achat d’une habitation sera bientôt uniquement possible pour un public privilégié

Faire un trait sur l’ère des crédits logement bon marché rendra vite clair que nous nous trouvons à un moment charnière. L’augmentation entraînera inévitablement qu’une partie des acheteurs devront décrocher.

Ils ne pourront plus payer une habitation propre. Et ce, alors que l’immobilier est pourtant un besoin de base. Certainement dans un pays où plus de 75% de la population pouvait se qualifier de propriétaire au cours des dernières décennies. Eh bien, cela aussi sera fini tôt ou tard. Les acheteurs seront de plus en plus contraints de migrer vers le marché locatif des particuliers.

Mais tout comme le disait déjà ce footballeur il y a bien longtemps : chaque inconvénient a son avantage. Car dans cet agrandissement de l’écart entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas, se trouvent de nombreuses opportunités pour les investisseurs. Si vous disposez de suffisamment de moyens – une condition importante -, vous serez toujours capable d’acheter et même d’obtenir un beau rendement sur votre investissement.

Car : au plus le taux d’intérêt est élevé, au moins il y a d’acheteurs et au plus il y a de locataires. Les investisseurs obtiendront et du rendement et de la sécurité. Et, last but not least, le prix locatif augmentera parallèlement à la demande.

Quel que soit le sens dans lequel vous tournez cela, celui qui peut acheter maintenant a tout intérêt à ne pas hésiter. Car une chose est claire : l’ère du ‘tout le monde propriétaire’ se termine doucement. Dans une perspective européenne, nous étions toutefois relativement uniques sur ce point.

Mais notre marché immobilier évoluera de plus en plus dans la direction de ceux de nos pays voisins : moins de propriétaires, plus de locataires.

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