3e Bureau, la discrétion comme carte de visite

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Renommée depuis 30 ans pour la qualité de ses réalisations et son carnet d’adresses doré sur tranche, l’entreprise générale de construction belge 3e Bureau vient d’ouvrir son capital à deux acteurs français de première ligne. Rencontre avec son patron et fondateur, Margil Gutmer.

Il fuit d’habitude les médias. Pour la simple raison que son métier de niche et son succès reposent depuis 30 ans sur la discrétion : si Albert Frère (CNP-GBL) ou les actionnaires de AB InBev lui ont confié la construction ou la rénovation de leurs bureaux ou résidences privées, c’est que Margil Gutmer leur assure la confidentialité avant et après chantier et que son entreprise leur offre un service complet, tous corps de métier confondus, de l’architecte à l’artisan d’art.

Pour y parvenir, 3e Bureau peut compter sur des partenariats scellés depuis plus de 20 ans avec des dizaines de sociétés actives dans tous les métiers de la construction, du gros oeuvre aux finitions les plus pointues. Le prix de revient pour ce genre de travail sur mesure ? Il oscille entre 3.000 et 5.000 euros le mètre carré ; mais il peut bien sûr, selon les caprices du maître d’ouvrage, monter bien au-delà.

Le patron nous reçoit dans le magnifique immeuble-loft de l’Arsenal à Etterbeek. A l’étage supérieur se trouvent d’ailleurs les bureaux de MEG, société d’architecture pilotée par son épouse Esther, qui dessine la plupart de ses projets et qui a débuté sa vie professionnelle de l’autre côté de la vitrine, comme représentante de Ralph Lauren Home Collection pour le Benelux. Margil Gutmer travaille également régulièrement avec des pointures belges et internationales comme Marc Corbiau, Rena Dumas, Julie Ruquois ou Jean Nouvel, pour ne citer qu’eux.

“A l’origine, en 1987, nous avons fondé 3e Bureau pour répondre de A à Z aux demandes d’aménagement intérieur de certains clients. Depuis, nous sommes restés une entreprise familiale de niche misant sur le très haut de gamme résidentiel, commercial ou corporate. Nous avons des clients à Londres, Paris et Genève ; mais la valeur ajoutée – les hommes, le siège social et l’image – reste résolument ancrée en Belgique “, résume Margil Gutmer. Et si le fondateur et seul actionnaire de la société anonyme qui emploie aujourd’hui 70 personnes et réalise un chiffre d’affaires de quelque 30 millions d’euros se résout enfin à sortir de l’ombre, c’est qu’il vient de sceller le futur de son entreprise pour développer son savoir-faire à l’international.

Un seul interlocuteur

” Comme mon fils ne voulait pas reprendre mes affaires, je me suis résolu, il y a un an environ, à passer progressivement la main à des co-actionnaires désireux de maintenir et d’étendre l’activité actuelle. J’ai alors mandaté Deloitte (Serge Prosman) pour trouver les repreneurs les plus indiqués. Parallèlement, je me suis également entouré de deux directeurs que j’ai intéressés au capital (management buy-out). Actuellement, tout en restant administrateur délégué, je me suis associé au groupe JRBC et à Barnes International (chacun à raison de 30 % des parts) dont l’expertise cible, tout comme nous, le haut de gamme. C’est donc un win-win qui élargit notre clientèle potentielle et offre à celle de nos partenaires un service plus étendu. Par exemple, lorsque JRBC ou Barnes vend une résidence ou un appartement d’exception à un client, il lui propose d’emblée de s’occuper de tous les travaux d’aménagement, sans intermédiaire. La boucle est bouclée…”, explique le patron, qui joue résolument la carte du clé-sur-porte complet pour ce genre de clientèle exigeante, désireuse de déléguer en toute confiance sans (trop) compter et confiante en la qualité des finitions et le respect des délais. Il le redit : comme pour la clientèle fidèle de 3e Bureau, celle de Barnes et de JRBC aura dorénavant un seul interlocuteur pour tous leurs projets de rénovation, d’aménagement et de maîtrise d’ouvrage.

Histoire d’hommes

Derrière les nouvelles sociétés partenaires, il y a surtout des rencontres d’hommes. Jean-Baptiste Andrieu, le PDG de JRBC, qui gère cinq millions de mètres carrés de bureaux à Paris (Property Management et promotion immobilière), n’est autre que le fils du fondateur du Groupe de courtage et d’expertise Auguste-Thouard. C’est lui qui, lors du processus de due diligence préparant la cession des parts, a proposé à Margil Gutmer d’élargir le cercle à un troisième actionnaire de référence : Thibaut de Saint-Vincent, le patron de Barnes International, réseau de courtage résidentiel de luxe qu’on ne présente plus et dont la croissance est impressionnante (250 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Carnet d’adresses rêvé

Parmi les derniers chantiers livrés par l’entreprise belge de construction, on trouve notamment une magnifique propriété londonienne avec vue sur Kensington Palace Garden, un splendide penthouse avenue Marceau à Paris et de somptueuses villas à Saint-Tropez. 3e Bureau a également à son actif la rénovation du siège social de GBL dans les étages supérieurs de l’immeuble ING-Marnix (rue du Trône à Ixelles), et les bureaux de AB InBev. “Dans le domaine du retail, nous avons construit la boutique Dior de la rue Royale à Paris, rénové des boutiques Hermès (dont Marseille) et celles de Vuitton, Ralph Lauren et Tiffany & Co à Bruxelles, par exemple”, énumère Margil Gutmer.

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