Un livre rien que pour l’iPad et l’iPhone

iPad, iPhone, Kindle, Internet. Le livre numérique dont on parle depuis des années n’a jamais été aussi réel. Parallèlement, le Web facilite également la production de ses propres ouvrages ou la recherche d’éditeurs-internautes. Premier épisode de notre série consacrée à ces nouveaux modes d'(auto-)édition.

Il est loin, le temps où, pour tenter de devenir auteur, vous deviez rédiger un manuscrit, le faire parvenir aux éditeurs et attendre une réponse qui, bien souvent, se révélait négative. Aujourd’hui, n’importe qui peut très facilement partager ses écrits avec ses proches, voire le monde entier.

Les nouvelles technologies changent, en effet, considérablement la donne : l’impression numérique permet d’imprimer des ouvrages à l’unité, tandis que la Toile offre un potentiel de lecteurs étonnant pour les livres numériques. Sans oublier, bien sûr, les nouveaux supports de lecture que sont les téléphones intelligents et les tablettes.

Bien que le marché du livre numérique soit balbutiant en Belgique, Luc Pire, qui relance sa maison d’édition depuis janvier, lui prédit un bel avenir : “Aux Etats-Unis, le succès du Kindle et, maintenant, de l’iPad, fait grimper la valeur du livre numérique à 10 % ou 15 % des revenus des éditeurs. Chez nous, si l’on en croit le chiffre avancé de 30.000 iPad écoulés, le livre électronique ne peut pas encore représenter un marché significatif. Dans mon plan d’affaires, je mise sur 8 % de revenus numériques en 2013. Un chiffre très prudent.”

Par ailleurs, depuis peu, la Sabam propose aux auteurs belges de publier directement et gratuitement sur l’iPad et l’iPhone.

Christophe Charlot

Un livre rien que pour l’iPad et l’iPhone

D’après une étude de Deloitte, 50 % des ordinateurs qui seront achetés en 2011 seront, en fait, des netbooks (mini-ordinateurs), des smartphones ou des tablettes. Ces nouveaux appareils mobiles ont offert aux auteurs de tous genres une nouvelle possibilité : l’édition 100 % électronique.

AppSolution, une start-up bruxelloise spécialiste des applications pour l’iPhone, a lancé des livres exclusivement destinés à ce support depuis début 2010. Il s’agit en fait d’applications téléchargeables sur iTunes pour une somme comprise entre 0,79 et 5,99 euros, selon que le livre existe ou non en version papier. Tous les auteurs peuvent s’adresser gratuitement pour le premier ouvrage (50 euros sont demandés à partir du deuxième) à AppSolution (ou à la Sabam, avec qui la PME bruxelloise a noué un partenariat), pour que la firme publie leur livre sur la plateforme d’Apple.

“En tout, cela prend une semaine”, détaille Jean-Paul de Ville, fondateur de la start-up. L’auteur envoie d’abord son fichier texte et la couverture via l’Internet. “Ensuite, il faut qu’Apple valide l’ouvrage et les ventes peuvent directement commencer.” L’auteur peut suivre quotidiennement les ventes grâce à un accès sur le Web et voit même le total de ses commissions. Sur chaque vente, Apple et AppSolution prélèvent chacune 30 %, l’auteur empochant les 40 % restants.

Depuis peu, la firme propose de placer automatiquement les ouvrages sur l’iPad via la plateforme iBook Store, la librairie d’Apple. Seul hic : pour l’instant, l’iBook Store n’est pas accessible depuis la Belgique. Seuls les lecteurs des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France, d’Australie et d’Allemagne peuvent y acheter des bouquins. Mais certains auteurs belges (comme Pie Tshibanda) commercialisent déjà leurs ouvrages via ce système.

AppSolution a déjà mis en vente près de 80 livres qui connaissent un succès variable. La meilleure vente dépasse les 1.300 exemplaires en une année. “L’auteur doit bien sûr se charger de la promotion, réagit Jean-Paul de Ville. Il ne suffit pas de mettre un livre en vente pour le faire connaître. Jusqu’à présent, les gens n’achetaient pas massivement des bouquins sur iTunes. Mais avec l’arrivée de l’iPad et de l’iBook Store, on parie sur un vrai développement du livre électronique.”

C.C.

LES +

Gratuit, rapide et facile

L’auteur définit son prix de vente.

Suivi quotidien des ventes (impensable dans l’édition papier)

LES –

Apple et AppSolution se réservent, à deux, 60 % des recettes.

A moins d’une thématique forte, le livre sera “noyé” dans l’offre de l’iBook Store.

Nécessite de gros efforts de promotion.

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