Télévision et Internet : un duo gagnant

© Image Globe

Une étude de la RMB révèle que le grand public ne voit plus le Net et la télé en termes compétitifs, mais bien comme un duo gagnant prolongateur d’audience.

La question revient fréquemment à l’avant-plan du petit monde des médias : Internet va-t-il un jour ou l’autre cannibaliser définitivement la télévision ? C’est précisément pour répondre à cette question “angoissante” et désamorcer en quelque sorte une “bombinette” dans la guerre des supports que la régie publicitaire RMB a mené une étude à l’attention des agences de pub et autres agences média. Baptisée Watch’n’Surf (“Regardez et surfez”), cette enquête – dont nous dévoilons ici les résultats en primeur – a été réalisée en juin dernier, en Belgique francophone, via l’institut de sondage Ant Research auprès d’un échantillon de 1.115 personnes âgées de 12 à 64 ans.

Habitudes de consommation télé, temps passé à surfer sur le Net, nature des échanges sur les réseaux sociaux… L’étude de la RMB décortique soigneusement le comportement du Wallon et du Bruxellois dans le vrai-faux duel qui oppose, en définitive, Web et télé. Car tel est, en effet, le principal enseignement de cette enquête Watch’n’Surf : télévision et Internet ne doivent plus être considérés comme deux médias séparés qui se disputent le même public, mais au contraire comme un duo gagnant, complémentaire et prolongateur d’audience, qui doit en fait stimuler les spécialistes du marché publicitaire à travailler de manière davantage transversale.

Un foyer de contenus

Si la télévision peut, à juste titre, s’estimer légèrement menacée par le Net, elle reste malgré tout le média de référence des Belges francophones (86 % des sondés la regardent tous les jours avec une durée moyenne de 151 minutes quotidiennes) et devient même, de plus en plus, un foyer de contenus pour le Web. Ainsi, plus d’un tiers des personnes interrogées affirment avoir déjà parlé d’un programme télé sur les réseaux sociaux et 26 % à l’avoir fait dans l’instant présent via le “multitasking”. Car de plus en plus de téléspectateurs – surtout les plus jeunes – surfent aujourd’hui sur le Net pendant qu’ils regardent la télé grâce à leurs ordinateurs portables, leurs smartphones et autres tablettes de style iPad. Et dans ce cas, le Web peut même devenir un stimulateur pour la télé puisque 47 % des sondés reconnaissent que des commentaires lus sur le Net les ont déjà incités à aller voir ultérieurement une émission dont ils ignoraient l’existence. Mieux : plus d’un quart des personnes interrogées y sont allées directement, pendant qu’ils surfaient, donc.

Dans le sens inverse, 68 % des Belges francophones confient avoir déjà visité le site Web d’une marque commerciale après en avoir vu la pub à la télévision, tandis que 31 % affirment avoir pris l’initiative de retrouver sur le Net un spot publicitaire qui leur avait particulièrement plu à la télé. Et ce sont évidemment les plus jeunes, rompus aux nouvelles technologies, qui sont les plus aptes à prolonger l’expérience de la télé sur Net : 65 % de la tranche 12-17 ans disent avoir déjà consacré le contenu de leurs chats aux programmes télé, tandis qu’ils ne sont “que” 22 % à l’avoir fait chez les 45-64 ans.

Vases communicants

“La télévision et Internet sont deux médias qui fonctionnent selon la théorie des vases communicants, constate Lynda Calonne, responsable de l’enquête Watch’n’Surf et strategic research supervisor chez RMB. Ce que l’on déverse dans l’écran télé rejaillit sur le Web et inversement. D’une part, la télévision est extrêmement énergisante pour le média Internet puisque les téléspectateurs deviennent en quelque sorte des producteurs de débats sur le Net. Et, d’autre part, le Web booste la télé puisque des commentaires laissés sur les réseaux sociaux peuvent à leur tour amener de l’audience vers le petit écran. Bref, on dépasse donc la complémentarité entre les deux médias pour entrer dans la dimension de la convergence.”

Le plus bel exemple de cette théorie des vases communicants est sans doute la progression, lente mais certaine, des “fan pages” officielles d’émissions télé sur Facebook. A ce jour, la RTBF en compte par exemple 80, réparties entre émissions télé, radio et autres entités (info, sport…), drainant au total plus de 350.000 fans. De quoi nourrir encore le débat sur l’opportunité de marier plus que jamais Internet et télévision dans la conception de produits intégrés pour le marché publicitaire, là où généralement les départements “digital” et “télé” fonctionnent généralement chacun dans leur coin, de manière plutôt cloisonnée…

FRÉDÉRIC BRÉBANT

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content