Surface Pro, la tablette schizo de Microsoft

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Lancée demain aux Etats-Unis, le deuxième modèle de tablette de Microsoft, qui tourne sous Windows 8 Pro, a un trouble de l’identité. Tablette? PC? Son prix, son positionnement et son déficit d’autonomie en font un produit difficile à vendre.

C’est demain, samedi 9 février, que Microsoft lance sa deuxième tablette maison, la Surface Pro, sur les marchés américain et canadien. Le premier modèle, la Surface RT, a démarré poussivement, avec seulement un million d’exemplaires vendus en deux mois. Pas sûr que la Surface Pro soit plus facile à vendre. La machine, chère comme un ultrabook et surtout complètement schizophrène, à cheval entre la tablette et le PC mais sans être un hybride, risque en plus de perdre les consommateurs qui entre Windows 8, Windows RT et Windows 8 Pro, ne savent plus à quel saint se vouer.

PC et tablette à la fois

Surface Pro tourne sous Windows 8 Pro, capable de zapper entre un mode à la Windows RT, avec un bureau composé des “tuiles” Windows, une navigation entièrement tactile et des applications ; et un mode équivalent à Windows 8, utilisant un autre navigateur, une autre interface, et permettant d’exécuter n’importe quel logiciel tiers, comme on le ferait sur un PC (Windows Media Player, Outlook, des jeux vidéo, les versions complètes de la suite Office, Adobe, etc.).

La tablette est dotée d’un écran de 10,6 pouces, HD (1080×1820), et se révèle capable d’afficher une résolution de 2550×1440 reliée à un écran de télévision, par exemple. Elle est propulsée par un processeur Intel i5, que l’on peut trouver dans des PC portables. Elle est notamment équipée d’une béquille pour un meilleur confort, et de plusieurs ports USB 3 qui permettent de connecter enceintes, clavier, disques durs, etc. La Surface Pro est vendue avec un stylet. En revanche, le clavier (Touch Cover et ses touches tactiles, ou Type Cover) est vendu à part.

Chère, très chère

Toutes ces caractéristiques lui permettent de pouvoir servir à la fois de PC et de tablette. Reste son prix : 899 dollars pour le modèle 64 Go, 999 dollars en version 128 Go. Le tout dernier iPad 128 Go coûte 200 dollars de moins. Et en plus, une grosse partie du disque de la Surface Pro est occupée par Windows. Ainsi, relève David Pogue dans le New York Times, sur un espace de 128 Go il ne reste que 83 Go disponibles… A noter qu’on peut rajouter de la mémoire flash, mais c’est un coût supplémentaire. Tout comme l’est le clavier, à 100 dollars la Touch Cover ou 130 dollars la Type Cover, tout de même. Auxquels il faut encore ajouter le prix de la suite Office, assez incontournable car si on ne souhaite pas utiliser Surface Pro comme un PC, autant acheter Surface RT. Microsoft avait prévenu qu’il fixerait un prix en ligne avec les ultrabooks, il n’avait pas menti.

Son plus grand point faible : l’autonomie

Plus légère et plus maniable qu’un PC portable, mais plus lourde et plus épaisse que la Surface RT (presque 40% plus lourde que le plus lourd des iPad), la Surface Pro ne parvient au final à égaler ni les PC, ni les tablettes. Elle souffre notamment d’un déficit criant d’autonomie, lié à l’emploi du processeur Intel. Sa batterie dure deux fois moins longtemps que celle de la Surface RT, soit environ 5 heures, voire moins en usage intensif. Ce qui constitue un sacré handicap.

Son principal atout ? Pour le Wall Street Journal comme pour d’autres testeurs : la possibilité de remplacer la possession d’une tablette et d’un PC à la fois, pratique pour les utilisateurs professionnels qui doivent transporter les deux matériels avec eux. Pas gagné, pour faire de la tablette un large succès commercial.

Raphaële Karayan

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