Pourquoi il fait si bon travailler chez Facebook

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Motivations, ambiance, culture d’entreprise et repas gratuits… Voici pourquoi Facebook est classé n° 1 des entreprises où il fait bon travailler.

C’est comment, la vie chez Facebook ? Au top, si l’on en croit le classement Glassdoor des entreprises dans lesquelles il fait bon travailler, basé sur les notes délivrées par les salariés eux-mêmes. Facebook arrive en première position, tous secteurs confondus, alors que Google pointe seulement à la 30e place.

Comment expliquer l’amour qu’ils portent à leur employeur ? L’Expansion.com est allé chercher du côté des avantages, de la culture d’entreprise et de la vie sur le “campus” de Palo Alto.

Des avantages au-dessus de la moyenne

Chez Facebook, un comité d’audit est chargé d’étudier ce qui se pratique ailleurs dans les grandes entreprises, afin de s’assurer que les avantages offerts par Facebook, au global (salaires fixe et variable, bonus annuel, mutuelle, avantages en nature, etc.), sont supérieurs à la moyenne du marché, souligne Damien Vincent, directeur commercial France de Facebook.

Aux Etats-Unis, cela se traduit par ce genre de choses : un régime santé et retraite abondé par l’employeur, 21 jours de congés payés (pas une obligation aux Etats-Unis), une prime de 4.000 dollars et un congé payé pour la naissance ou l’adoption d’un enfant pouvant aller jusqu’à quatre mois (pour les salariés à plein temps), 3.000 dollars de remboursement de frais de garde pour les enfants de moins de cinq ans (pour les salariés à plein temps), le remboursement de 50 % d’un abonnement à un club de gym, le remboursement de 50 dollars de frais de transport par mois pour les salariés qui n’ont pas recours à la navette gratuite reliant le siège à San Francisco, et un service de conciergerie gratuit.

Au siège de Palo Alto, c’est un peu comme dans un séjour all inclusive : tous les jours, l’entreprise offre gracieusement le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner, mitonné par… l’ancien cuistot de Google. La gratuité ne s’arrête pas là, puisque des mini-cafés offrent aussi des snacks illimités toute la journée.

Parmi les avantages significatifs qu’offre la société, citons aussi une grande flexibilité des horaires (qui doit certainement justifier d’inclure un petit déjeuner et un dîner au menu) et la possibilité de télétravailler.

Au chapitre financier, les stock-options sont un cadeau de taille pour ceux qui en bénéficient, lorsqu’on voit à quel rythme grimpe la valorisation de la société. Côté salaires, le revenu annuel d’un développeur se situe autour de 90.000 dollars, celui d’un ingénieur commence autour de 125.000 dollars, et le salaire des cadres varie dans une fourchette de 100.000 à 200.000 dollars, sur la base des informations que l’on trouve sur l’Internet.

Dans le reste du monde, la liste des avantages est moins longue, taille oblige. En France, par exemple, Facebook compte seulement “une grosse quinzaine” de salariés, on n’y mange dès lors pas gratis. Mais la même philosophie, qui consiste à offrir mieux qu’ailleurs, est appliquée dans tous les pays.

Un espace où il fait bon travailler (beaucoup)

Chez Facebook, même si l’on a dépassé les 2.000 salariés, on cultive l’esprit start-up. Et cela se voit dans les locaux, qui ont inspiré designers et architectes. Le siège, baptisé “le bunker“, est une immense suite d’open spaces hauts de plafond, à l’allure industrielle et aux sols en béton. Un côté “pas fini” style Palais de Tokyo, qui sied bien à l’esprit work in progress du site Web.

La déco est soignée : oeuvres d’art contemporain aux murs, tags hack un peu partout (histoire de se rappeler d’où l’on vient), mobilier coloré et fonctionnel. Des salles de repos, équipées d’instruments de musique et de consoles de jeux vidéo, sont disséminées. Les équipements de loisir ne manquent pas : échiquier géant, tables de ping-pong, terrain de basket, etc. Chaque année, l’entreprise organise son Game Day, un tournoi sportif interne. Les salariés sont en majorité très jeunes, et l’effectif plutôt masculin. Certains viennent travailler et circulent même dans les bureaux en Ripstick, sortes de skateboards à deux roues.

Dans les bureaux, l’ambiance est studieuse et l’ouverture de l’espace totale. Aucune cloison, pour refléter l’organigramme relativement “plat” de la société. Le fondateur Mark Zuckerberg lui-même n’a pas de bureau fermé. Cette organisation modulaire facilite le regroupement d’équipes projet ad hoc (chef de produit, ingénieurs, marketing, etc.). Pour se réunir à la volée il existe des salons ouverts. Les seules pièces fermées sont les grandes salles de réunion, qui servent par exemple aux conseils d’administration.

Les occasions de réunir les salariés sont fréquentes : Hackatons (sorte de défouloir de programmeurs où ils ont libre cours pour tester des idées et qui permettent de déboucher sur de nouvelles solutions), conférences d’intervenants extérieurs (entrepreneurs, capital-risqueurs, gourous high-tech, etc.), quand ce n’est pas un concert surprise de Kanye West. Une vraie vie de campus, en somme. L’esprit des Hackatons a même été repris à Paris par les équipes commerciales.

“Avoir un impact immédiat sur 500 millions de personnes”

Chez Facebook, on postule peut-être pour les avantages et l’ambiance, mais surtout pour l’opportunité de voir son travail avoir un impact sur un maximum de gens. Aux postulants, le site explique qu’il a besoin de “pionniers”. Une stratégie qui parle aux ingénieurs. Ils sont nombreux à venir pour “changer le monde“. Le travail sur le code est permanent, alors le challenge aussi. La devise de Facebook est : Move fast and break things (bouger vite et tout casser). Et elle semble avoir plus d’échos ces temps-ci que le Don’t be evil de Google…

Car si, pendant des années, Facebook a eu du mal à recruter de hauts potentiels et à retenir les talents, cette période est révolue. Le site chasse notamment dans les effectifs de Google, qui lui aurait déjà fourni plus de 130 recrues ! L’un des derniers à quitter le navire : Paul Adams, responsable de l’expérience utilisateur chez Google.

D’autres points forts sont cités par les salariés de Facebook : l’autonomie, les responsabilités, la croissance extra-rapide du site. Facebook est encore une start-up, malgré son rayonnement mondial. En comparaison, Google et ses 23.000 employés est passé au stade de grosse multinationale.

La personnalité des dirigeants est également louée. Mark Zuckerberg est plébiscité dans l’enquête Glassdoor par 96 % des salariés. Damien Vincent l’a rencontré pour la première fois peu après son processus de recrutement : “C’est une personnalité très brillante. Je me souviens qu’il voyait des tendances que j’étais incapable de voir. C’est quelqu’un d’assez réservé, qui parle peu mais toujours pour dire des choses intéressantes.”

Pour recruter, ce qui se fait en moyenne au prix de quatre entretiens, Facebook privilégie la cooptation et le réseau de ses employés. Mais le vivier de postulants est intarissable. En France, la filiale reçoit plusieurs centaines de CV par mois. Pour ceux qui sont intéressés, le bureau français ouvre des postes de chef de projet et de commerciaux pour 2011. Combien auront la chance de travailler dans ce nouvel eldorado informatique ? “C’est confidentiel.”

Raphaële Karayan, L’Expansion.com

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