Qui distribuera les 50 millions aux start-up wallonnes ?

Pierre Rion © Belga

La structure d’investissement prévue par Pierre Rion dans le cadre du plan numérique wallon avance bien. Le nouveau fonds, doté de 50 millions d’euros, avance sous le nom de code ” Digital Wallonia Fund ” et met en place son comité d’investissement embarquant des entrepreneurs comme Denis Steisel d’Emakina. Voici ce que l’on sait pour le moment.

On savait qu’il comptait aller vite et mettre un coup de pied dans la fourmilière pour doper le numérique en Wallonie dans le cadre du plan numérique wallon. Et cela se confirme : Pierre Rion met tout en oeuvre pour lancer son nouveau fonds en février. Selon nos informations, il a déjà mis en place l’essentiel de son nouveau fonds destiné à l’investissement dans les start-up wallonnes. Si le nom définitif du fonds est encore confié à la créativité d’une agence de communication, le Digital Wallonia Fund (nom de code pour l’instant) sera piloté par les équipes de la SRIW, disposera d’un budget de 50 millions d’euros sur plusieurs années et devrait investir dans des jeunes pousses en “early stage” (démarrage).

Liste des noms

Selon une liste qui nous est parvenue, le comité d’investissement serait essentiellement composé d’entrepreneurs. Pierre Rion a, en effet, contacté des personnes comme Denis Steisel (président d’Emakina), Alain Marsily (CEO Netmino et fondateur de l’enseigne informatique Excell), ou Olivier Vanderijst (président du comité de direction de la SRIW) qui l’entoureront. Au total, le comité comprendrait environ 6 ou 7 personnes. Le chef d’orchestre de ce fonds prévient néanmoins “rien n’est totalement décidé et les informations que vous avez restent pour l’instant des hypothèses de travail, soumises à l’approbation de la SRIW et du gouvernement wallon.” Néanmoins, le comité d’investissement se réunira au début du mois de février alors que diverses start-up viendront déjà pitcher auprès du fonds. “Il s’agit d’un ballon d’essai souligne, Pierre Rion, pour tester les procédures, les types de contrats, le fonctionnement du comité d’investissement, etc.”

La probable composition de ce comité d’investissement donne déjà une bonne indication sur la direction que prendra le Digital Wallonia Fund. Pas de spécialistes du venture capital mais quand même des entrepreneurs et business angels. “Nous privilégions des profils de serial entrepreneurs qui ont lancé plusieurs entreprises et rencontré les questions de financement”, détaille Pierre Rion. Ce dernier confirme la prise de participation dans des start-up très jeunes, en plein lancement. “On parle en dizaines de milliers d’euros” se contente de préciser le responsable de ce fonds qui tient à rester prudent. Il ne s’agira donc pas d’investissement dans des firmes qui cherchent la croissance et l’internationalisation. Pour cela, les start-up devront se tourner vers d’autres structures. La SRIW a semble-t-il mis de l’argent dans des fonds français comme Serena Capital et Partech Ventures qui cherchent, actuellement, les pépites belges à financer.

Embarquer aussi le privé ?

Bien sûr, comme ce spécialiste du marché qui a obtenu la liste des noms susceptibles de composé le comité d’investissement du fonds, on peut “s’interroger sur le track record d’investissement de ce comité, mais malgré tout, ce sont des gens qui ont de l’expérience, qui s’y connaissent en technologie et certains dans le digital pur. Reste à voir quelle équipe réalisera le travail d’analyse et de suivi derrière les projets qui seront présentés et financés.”

Par ailleurs, il nous revient que Pierre Rion et les responsables du fonds ont l’intention d’intégrer du privé dans la danse. Ils font le tour des banques et des cabinets de conseils, entre autres, pour les intéresser, via un partenariat, dans le nouveau fonds wallon. Un peu sur le modèle d’Idealabs, en Flandre, qui a obtenu l’aide financière de Telenet.

Bref, le nouveau fonds est sur les rails et, sur papier, il semble de bon augure, car les porteurs wallons de projets restent en manque de moyens de financement au démarrage de leur start-up. Reste à voir comment tout cela se concrétisera. Réponse en février.

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