Pourquoi le rachat de SoftKinetic par Sony est une belle réussite, mais pas une surprise

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Le géant japonais vient d’annoncer la reprise de la belle start-up belge SoftKinetic, spécialisée dans la 3D et la reconnaissance de mouvements. Une acquisition qui témoigne de la réussite technologique de la pépite made in Belgium. Un rachat qui n’a, finalement, rien d’étonnant.

Pas forcément très connue du grand public, SoftKinetic est pourtant l’une des nouvelles pépites technologiques belges. La start-up, fondée en 2007, est spécialisée dans les senseurs, les caméras 3D et les logiciels de reconnaissance de mouvements. C’est même devenu un leader mondial sur plusieurs segments de son business, au point d’être incontournable et de collaborer avec bon nombre de géants mondiaux (Google, Sony, Qualcomm, Foxxconn, Texas Instrument…).

Relativement discrète et ciblant essentiellement le B2B (ses technologies s’embarquent dans des produits d’autres entreprises), SoftKinetic s’est rapidement fait connaître au niveau international séduisant les plus grands noms comme Intel, Texas Instrument, Sony ou même Google dans le cadre d’un projet “Tango” dont l’objet est d’intégrer des caméras 3D dans des smartphones.

Mais l’un des plus gros contrats remportés par SoftKinetic était justement celui avec Sony. La start-up belge a réussi à faire embarquer ses logiciels de reconnaissance 3D dans la fameuse console de jeu PlayStation 4 et dans une série de jeux qui y sont liés. Aujourd’hui, selon VGChartz.com, il se serait écoulé pas moins de 24,7 millions de consoles. Une aubaine pour SoftKinetic qui touche des royalties sur chaque produit vendu qui intègre ses puces et ses logiciels. Cette source de revenus est de loin la plus importante pour la PME bruxelloise de 77 personnes qui compte aussi toucher des royalties du monde automobile dans les années à venir. Elle a, en effet, annoncé plus tôt cette année un deal avec BMW qui intégrera à terme le senseur et le logiciel de reconnaissance de mouvements de SoftKinetic dans l’habitacle de nouveaux modèles de voiture… en vue de permettre de contrôler sa musique, son GPS ou son téléphone. La start-up vend aussi des licences à des partenaires et propose, dans une moindre mesure, des services de consultance.

Jusqu’ici cavalier seul

Le rachat de la firme par le géant japonais Sony n’est pas totalement une surprise. Jusqu’ici, SoftKinetic était restée une start-up indépendante de tout géant mondial, une exception sur un marché mondial en pleine concentration. La société belge faisait, en effet, face à des géants comme Microsoft et son Kinect, Intel et RealSense et… Apple, qui n’a pas encore commercialisé de produit, mais s’est offerte la société Prime Sense.

Rester indépendant était un choix de son patron Michel Tombroff. Mais ce dernier n’excluait toutefois pas un rapprochement ou un “partenariat stratégique” avec un grand de la technologie. SoftKinetic avait d’ailleurs levé 5,25 millions d’euros via l’émission d’obligations. En vue de préparer la mariée ? Ce qui est sûr, c’est que la perle belgo-belge se devait de générer plus de chiffres d’affaires. Elle n’avait dépassé les 10 millions d’euros de revenus qu’en 2013 (12 millions d’euros pour un bénéfice de 1,64 million d’euros).

Que Sony se montre intéressé par les technologies de SoftKinetic n’a rien de très étonnant. Les deux entreprises collaboraient déjà depuis quelque temps. Et il semble naturel que le géant japonais s’approprie une technologie de reconnaissance 3D… Tout comme les autres géants. Reste qu’à ce jour, le montant de la transaction demeure un mystère. Mais dans le milieu de la tech belge, on pointe déjà le rachat de SoftKinetic comme une belle réussite d’une start-up belge.

Chez Sony, SoftKinetic intégrera la division “Imaging” qui conçoit les capteurs pour caméras et appareils photo. Elle pourrait aussi déployer ses technologies dans d’autres divisions comme la réalité augmentée, un secteur très convoité pour le moment et où SoftKinetic se dit “sans conteste leader dans ce domaine émergent avec des produits déjà sur le marché…”.

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