Pourquoi je n’achèterai pas l’Apple Watch

/ © Reuters

Six raisons de ne pas acheter la nouvelle montre connectée d’Apple.

La marque à la pomme débarque sur le marché de la smartwatch avec de grandes ambitions. Mais les fonctionnalités de ce nouveau gadget sont loin de m’avoir convaincu. Voici six raisons de ne pas acheter l’Apple Watch.

1. Des fonctionnalités basiques. L’Apple Watch est une sorte de smartphone au rabais. Aucune de ses fonctionnalités ne rend indispensable l’achat de cet objet (au demeurant assez esthétique). Certains outils sont des doublons de ceux présents sur n’importe quel smartphone. L’Apple Watch permet de recevoir des notifications. Exactement comme sur un smartphone, mais avec l’inconvénient d’un écran beaucoup plus petit et moins maniable. La montre d’Apple permet aussi de répondre à des SMS, mais de manière beaucoup plus sommaire que sur un smartphone, vu l’absence évidente de clavier. Elle permet aussi de répondre à des appels téléphoniques. Parfait pour se la jouer James Bond, mais pas vraiment indispensable. L’Apple Watch dispose également de certains gadgets dont on doute de l’utilité, comme la possibilité de commander à distance certaines fonctions de l’iPhone (musique, appareil photo), ou dans le futur l’ouverture de chambres d’hôtels ou des applications de domotique. Rien qui ne puisse être géré par smartphone. Au final, il manque la “killer app” qui pourrait justifier l’achat de ce petit bijou de technologie.

2. Un prix élevé. La version basique de l’Apple Watch “Sport” démarre à 399 euros. Les Européens sont une nouvelle fois lésés, puisque le prix américain est fixé à 349 dollars. L’engin ne sera pas tout de suite disponible en Belgique. Il pourra être précommandé dans une série de pays européens, notamment chez nos voisins français, à partir du 10 avril. Le tarif démarre donc à 399 euros, mais grimpe dans sa version “classique” à 649 ou 699 euros, puis dans sa version “Edition” à un prix variant entre 11.000 et 18.000 euros. Si l’on oublie cette version de luxe, les modèles d'”entrée de gamme” restent néanmoins chers pour une montre connectée aux fonctionnalités sommes toutes assez basiques. Par comparaison, la Sony Mobile smartwatch 3 coûte 279 euros, la Pebble en acier brossé 229 euros, et la Gear S de Samsung 349 euros. Apple confirme son positionnement prix plus élevé que la moyenne, comme sur le marché des smartphones.

3. Un produit accessoire… de l’iPhone. L’Apple Watch ne fonctionne réellement qu’avec une connexion avec un iPhone. Et encore, pas n’importe lequel puisqu’il faut disposer au moins d’un iPhone 5 pour que la montre connectée communique avec les applications Apple. On pourra reprocher la même chose à Samsung, qui impose à l’acheteur d’une montre Gear de posséder un smartphone de la gamme Galaxy pour utiliser toutes ses fonctionnalités. Le résultat, dans un cas comme dans l’autre, est que le consommateur est encore plus “prisonnier” d’un environnement dédié. Autre conséquence de cette obligation de posséder un iPhone connecté à l’Apple Watch : celui-ci doit être présent à proximité pour utiliser la plupart des fonctionnalités de la montre. Si l’on veut utiliser la montre en mode “sportif” pour faire un jogging par exemple, le GPS ne fonctionnera que si l’on embarque aussi son iPhone. On sent bien que cette montre connectée n’est qu’un simple accessoire du produit phare d’Apple.

4. Un nouvel appareil à recharger. L’Apple Watch a une autonomie de 18 heures. Autant dire que c’est un nouvel appareil qu’il ne faudra pas oublier de brancher à votre multiprises avant de vous coucher. Sous peine de devoir recharger votre montre pendant la journée… ce qui diminue fortement l’intérêt de cet objet censé coller à votre peau en permanence.

5. Un écran trop petit pour être vraiment pratique. On se souviendra que l’écran des smartphones a progressivement évolué vers des standards beaucoup plus grands qu’au départ. Les écrans sont aujourd’hui situés entre 4 et 5 pouces en moyenne, contre 3,5 pouces pour les premiers modèles d’iPhone. Même si l’utilisation d’une montre connectée sera forcément différente de celle d’un smartphone, il faudra s’habituer à utiliser un mini-écran. Apple a visiblement joué de nombreuses ruses afin de pallier cette difficulté, créant une molette latérale et différentes actions (glisser, appui long, appui court sur l’écran) afin de gérer toute une série d’actions possibles. Mais le résultat serait décevant, d’après nos confrères du Figaro, qui ont testé l’Apple Watch. “Disons-le tout net, on s’y perd facilement. Et on le regrette d’autant plus qu’on est loin de la simplicité à laquelle nous avait habitué Apple”, pointe Le Figaro.

6. Une jolie montre, pas un “game-changer”. Apple est passée maître dans l’art de glorifier ses produits, les qualifiant volontiers de véritables “révolutions” dont bientôt personne ne pourra se passer. La firme a magistralement réussi son coup par le passé avec l’iPod, l’iPhone et l’iPad, qui ont bousculé les marchés sur lesquels ils sont apparus. Vu la numérisation galopante de notre vie quotidienne, le marché des montres connectées est lui aussi appelé à se développer. L’Apple Watch y contribuera. Mais elle n’est pas vouée à prendre une place centrale dans notre vie digitale. Tim Cook s’est d’ailleurs montré raisonnable en se fixant comme objectif de convaincre 5 % des utilisateurs d’iPhone d’acheter une Apple Watch. Ce serait déjà un fameux exploit.

Vous n’êtes pas convaincu par les arguments développés dans cet article ? Découvrez ceux de mon collègue Christophe: Pourquoi j’achèterai l’Apple Watch.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content