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Pourquoi ceux qui doutent des robots sont dangereux

L’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation généralisée deviennent le sujet ” hot ” du moment. Porteur, tout à la fois de craintes et de promesses, le sujet divise les euphoriques et les robots sceptiques. Pourtant, ne pas croire à l’arrivée de l’IA serait une grosse erreur.

Il ne se passe plus un jour sans que l’un des géants du Net ou qu’une start-up prometteuse ne lâche une info témoignant de l’avancée de l’intelligence artificielle (IA) jusqu’il y a peu cantonnée aux films de science-fiction. Cette technologie qui permet aux ordinateurs et aux appareils de réaliser des tâches propres à l’homme, grâce notamment à la capacité d’apprendre seules, suscite des réactions diamétralement opposées.

D’un côté, les euphoriques y voient la possibilité de déployer de nouveaux services tous plus excitants les uns que les autres, à base de prédictions et d’anticipations des besoins de l’être humain. Pour eux, il ne sera bientôt plus nécessaire de travailler : des robots et algorithmes diablement intelligents s’occuperont de tout dans notre vie quotidienne (prise de rendez-vous, recherche d’informations, domotique, etc.). Ils diagnostiqueront nos cancers et feront tourner nos usines.

De l’autre côté, les “robots-sceptiques” qui, constatant la faible valeur ajoutée actuelle d’un assistant comme Siri, se plaisent à balayer d’un revers de la main des prophéties qui leurs semblent trop futuristes. Ces derniers soutiennent que les voitures autonomes ne rouleront pas dans nos villes avant des années : “il y a encore beaucoup trop de choses à régler”. On les voit également sourire lorsqu’on évoque le remplacement des livreurs Deliveroo ou UberEATS par des machines sur roues, comme celles que développe Janus Friis, ancien co-fondateur de Skype, au travers de sa start-up Starship… et qui testent actuellement leurs aptitudes dans les rues de Virginie (USA).

Aujourd’hui, aux climato-sceptiques, s’ajoutent les “robots-sceptiques” dans la course au laisser-faire

Pourtant, il ne fait plus l’ombre d’un doute que les géants du Net, tant américains que chinois, avancent à grands pas. Le nier d’un sourire en coin, arguant que les réalisations actuelles ne sont pas de nature à chambouler la place de l’être humain relève du déni le plus complet. Cela revient à faire l’autruche, comme l’ont fait les directions de Kodak avec l’appareil photo numérique ou Blackberry avec l’écran tactile. Nier que l’IA est en passe de prendre un pouvoir réel dans le monde de demain constitue un aussi gros danger que de réfuter le réchauffement climatique. Aujourd’hui, aux climato-sceptiques, s’ajoutent en effet les “robots-sceptiques” dans la course au laisser-faire.

L’intelligence artificielle se concrétise dans les centres de recherches de Chine et de la Silicon Valley. Pas encore de quoi reléguer l’être humain d’aujourd’hui à la “boniche” de super robots. Mais assez pour violenter notre société dans 15 ans en ringardisant nombre de nos spécialistes du droit, de la comptabilité ou même de la médecine qui n’emboîteront pas le pas du numérique. Les consultants de tous bords ont publié des études analysant l’impact de l’IA et des robots sur le futur de nos jobs. De 47% d’emplois remplacés aux USA à la création de millions de nouveaux jobs, les avis s’opposent. Mais soit nos jobs auront disparu, soit ils auront totalement muté. Dans les deux cas, notre société doit s’adapter à ces changements et préparer les jeunes de demain au règne des algorithmes. C’est la version 3.0 du pari de Pascal. Mieux vaut croire au changement, s’être préparé au pire et parvenir au meilleur, avec des générations adaptées et préparées… que de jouer les robots-sceptiques et de laisser la Silicon Valley et la Chine dessiner un monde où nos enfants seront invités par un robot, un mercredi soir de 2040, à un dîner de “cons numériques”.

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