Lafourchette s’invite dans les restos bruxellois

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Le leader de la réservation de restaurants en France, officialise son arrivée à Bruxelles. Racheté par Tripadvisor en mai, LaFourchette s’installe aujourd’hui sur notre marché et espère prendre la tête d’un marché très convoité.

La vie des restaurateurs n’est pas forcément facile. Comme en témoigne notre récente couverture : un resto sur trois est en faillite virtuelle en Belgique (selon des chiffres exclusifs de B-Information et Trends-Tendances). Pourtant, les tenanciers d’établissements sont de plus en plus courtisés par les spécialistes de la high-tech désireux de leur proposer des solutions de mise en avant et d’e-réservation. A côté du pionnier Resto.be qui a développé voici quelques années le système de réservation en ligne RestoBookings, les nouveaux acteurs se multiplient. RestoLastMinute, A Table (l’appli mobile des Pages d’Or), CityPlug, Yelp,… Et désormais, ils peuvent également faire appel aux services du groupe Lafourchette qui vient d’inaugurer son portail.

Lafourchette.com n’est pas totalement inconnue, car cette firme fondée en 2007 sur le marché français attire déjà 5 millions de visiteurs uniques par mois (France, Espagne, Suisse), emploie pas moins de 260 personnes et génère un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros (2013/2014, selon la firme elle-même). Par ailleurs, elle vient de rejoindre le groupe TripAdvisor, le géant mondial du référencement de lieux touristiques.

Le modèle de LaFourchette en Belgique (une société belge 100% propriété du groupe Lafourchette.com) ? Le même que celui développé par le groupe dans d’autres pays : proposer aux restaurateurs un service de réservation en ligne, moyennant une commission de 2€ par couverts, le service restant gratuit pour le client. Avec une marge relativement réduite (le ticket moyen d’un client Lafourchette est de 26€), c’est évidemment sur les volumes que joue Lafourchette. Son site Internet, particulièrement efficace, se veut son principal atout. Il lui faut donc une offre suffisamment grande de restaurants. Aujourd’hui, 350 restos bruxellois. L’objectif est d’atteindre 1500 à 2000 établissements d’ici fin 2015.

Pour parvenir à séduire les restaurateurs, la société met à disposition gratuitement un logiciel de gestion des tables. Quelques options avancées (plan de la salle, solutions CRM par e-mail ou SMS, personnalisation) deviennent payantes (69€ par mois). Mais “l’essentiel des revenus de Lafourchette proviennent des réservations en ligne, précise Bertrand Jelensperger, co-fondateur de Lafourchette. La version payante de notre logiciel myfourchette représente moins de 20% de notre activité.”

Pourtant, ce “logiciel” est un atout, marketing au moins. Cela donne à Lafourchette une porte d’entrée dans le restaurant. Une fois que le restaurateur utilise son outil pour la réservation en ligne de quelques tables, il peut être rapidement intéressé d’utiliser le logiciel pour l’ensemble de ses réservations, plutôt que de jongler entre son carnet papier et son système informatique. L’enjeu est crucial. Il intéresse d’ailleurs pas mal d’acteurs : les Pages d’Or, Restobookings (groupe Resto.be), etc. Aujourd’hui, à peine 10% des clients réservent leur restaurant (90% se ferait sans réservation, d’après Bertrand Jelensperger). Et sur ces 10%, seulement quelques pourcents (il n’y a pas de chiffres précis) le font via Internet. Mais les acteurs du Web croient dans le potentiel de ce marché, à l’ère du tout numérique.

A Bruxelles, le jeune managing director Belgique de Lafourchette, Quentin Walravens, se risque à quelques évaluations. Il espère voir Lafourchette tourner autour d’une réservation (de deux couverts) par restaurant par jour. Cela reviendrait, grosso modo, à 430.000 couverts par an sur une base de 600 restos (visée d’ici le début 2015), soit un chiffre d’affaires annuel qui pourrait tourner (à la grosse louche) à minimum 850.000 euros. Une estimation prudente, mais supérieure aux 600.000 euros que revendiquait Restobookings dans Trends-Tendances en mai 2013 (Resto.be ne communique pas ses chiffres actuels). Reste à voir comment le marché belge accueillera à Lafourchette, tout géant qu’il soit.

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