Bientôt un Twitter anonyme géant ?

© Yik Yak

Agée d’à peine un an, la start-up américaine Yik Yak lève plus de 62 millions de dollars pour se développer et imposer son modèle de messages anonymes localisés. Un nouveau Twitter en vue mais qui pourrait bien avoir du mal à trouver son business model.

S’il est une tendance à suivre sur le Web et dans les applications, c’est bien l’anonymat. De plus en plus d’entrepreneurs font le pari que les utilisateurs requièrent de conserver une forme secret autour de leur identité. Les exemples les plus connus sont Whisper et Secret aux Etats-Unis, bien sûr. C’est une brèche dans laquelle les Belges derrière Anonymess se sont aussi engouffrés. Et à présent, c’est la start-up Yik Yak qui affole la planète techno après l’annonce, par le Wall Street Journal, d’une levée de fonds à … 62 millions de dollars par Sequoia Capital (que l’on retrouve derrière les plus gros business Web et numériques : Google, Evernote, Instagram, Airbnb, etc). Une levée de fonds qui suit celle à 11,5 millions de dollars en début d’année. Pas mal pour une start-up d’à peine un an dont la valorisation se situerait déjà entre 300 et 400 millions de dollars, d’après le Wall Street Journal.

Yik Yak, c’est un peu le Twitter anonyme. Cette application mobile qui a déjà atteint les écoles et universités partout aux Etats-Unis propose un fil d’actualité composé de messages courts, anonymes, provenant d’utilisateurs à proximité géographique. Le pari des jeunes fondateurs de Yik Yak ? Devenir une source d’infos locales sincères, réalistes et à l’origine de scoops divers…

Séduire les annonceurs : difficultés en vue

Seulement voilà, Yik Yak fait également l’objet de nombreuses controverses. L’anonymat qu’il permet susciterait déjà le racket virtuel, la délation et les coups bas entre ennemis de cours d’écoles. Les fondateurs ont d’ores et déjà mis en place une politique “zéro tolérance” pour les révélations d’ordre personnel. Ce qui, selon pas mal d’observateurs, ne sera pas suffisant pour empêcher les débordements que l’on peut imaginer.

L’argent de cette levée de fonds étonnante devrait servir à Yik Yak pour se développer au niveau international.Et pour chercher les moyens de monétiser son service. Car, aujourd’hui, l’application n’affiche évidemment aucune publicité. Puisqu’en théorie Yik Yak ne dispose pas d’informations personnelles au sujet de ses utilisateurs, on imagine que c’est un modèle de publicité locale qui se mettra en place. Reste à voir de quelle manière et, surtout, si les annonceurs ne se montreront pas frileux d’être liés à un contenu, parfois controversé voire… douteux, sur lequel ils n’ont absolument aucune prise…

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