Nintendo bientôt game over ?

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Le géant japonais accuse le coup du yen fort et doit faire face à une nouvelle baisse de ses ventes pour le premier trimestre de l’exercice 2012-2013. En cause notamment les smartphones qui concurrencent ses consoles portables et les ventes de la Wii qui s’essoufflent.

Les exercices se suivent et se ressemblent pour Nintendo. Après une année 2011-2012 jugée dramatique, le groupe japonais de jeux vidéo a annoncé mercredi une perte nette de 17,2 milliards de yens (172 millions d’euros) au premier trimestre de son exercice, contre 25,5 milliards l’an passé. Ses pertes opérationnelles ont en effet été aggravées par un taux de change très défavorable en raison de la flambée du yen. Valeur refuge pour les investisseurs en ces temps de crise, le yen atteint des sommets face au dollar et à l’euro. En conséquence, Nintendo perçoit moins de revenus lorsqu’il converti en yens le produit de ses ventes de consoles et jeux vidéos aux Etats-Unis et en Europe. Sachant que le groupe réalise plus de 60% de ses ventes hors du Japon.

Absence de titres phares, concurrence des smartphones

Le chiffre d’affaires global de Nintendo a parallèlement reculé de 9,7% à 84,8 milliards de yens (848 millions d’euros). Le groupe a certes réussi à freiner son effondrement, après son plongeon de moitié l’an passé à la même époque, mais ses ventes de consoles sont restées décevantes. Le créateur du célèbre Mario Bros est victime de la nouvelle concurrence des smartphones sur son créneau des consoles de poche. Les joueurs sont de plus en plus attirés par les milliers de divertissements, souvent moins chers que les jeux pour console, voire gratuits, offerts par les téléphones portables multifonction.

Face à ce défi, l’insuffisance de nouveaux titres-phares empêche Nintendo d’enclencher un cycle vertueux où l’attrait pour les jeux entraînent l’achat des consoles qui elles-mêmes deviennent un prétexte à l’achat d’autres jeux. Le groupe nippon n’a vendu que 1,86 million de 3DS lors du premier trimestre, certes 162% de plus que l’an passé, mais il a annoncé en début d’exercice vouloir en écouler 18,50 millions entre avril 2012 et mars 2013, grâce à une logithèque plus garnie. Cette dernière machine portable de Nintendo, dotée de deux écrans dont un fournissant une image en trois dimensions visible sans lunettes, n’a pas rencontré le succès espéré depuis sa sortie, malgré des baisses de prix conséquentes.

L’autre produit phare du groupe, la console de salon Wii, n’a trouvé que 710.000 acheteurs, moitié moins qu’il y a un an. Il a en revanche réussi à stabiliser, et même à légèrement augmenter, le produit de ses ventes de jeux vidéo pour ses trois consoles DS, 3DS et Wii. La sortie de “Mario Tennis Open” sur 3DS a été bien accueillie par le public, tout comme celle de “Mario Party 9” sur Wii. Son résultat opérationnel est toutefois resté négatif, avec une perte de 10,3 milliards de yens (103 millions d’euros), “malgré la baisse des dépenses de ventes, générales et administratives”, a expliqué Nintendo dans un communiqué. Ce déficit d’exploitation a toutefois été divisé par presque quatre en un an.

Le groupe s’est voulu optimiste pour la suite de l’année, insistant sur la sortie prochaine d’une version “grand écran” de la console portable 3DS, baptisée “3DS XL”, et sur la commercialisation d’une évolution de la Wii, la “Wii U“. Ces nouveautés, espère Nintendo, lui permettront de bien terminer l’année. Il a en conséquence maintenu en l’état ses prévisions de résultat pour l’ensemble de l’exercice du 1er avril 2012 au 31 mars 2013, à savoir un léger bénéfice net de 20 milliards de yens (un peu plus de 200 millions d’euros au taux de change actuel), un profit opérationnel de 35 milliards de yens et un chiffre d’affaires de 820 milliards.

Trends.be avec l’Expansion

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