Musique et films : les pirates font encore la loi

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L’offre légale de contenus numériques ne cesse de se développer mais cela ne suffit pas : sur les six premiers mois de l’année, la BAF a supprimé 1,3 million de fichiers illicites. Soit presque autant que sur toute l’année 2010, en deux fois moins de temps !

Offre en croissance

L’offre légale de contenus numériques ne cesse de se développer. Le logiciel iTunes, par exemple, propose aujourd’hui plus de 13 millions de chansons aux Internautes, contre 5 millions voici cinq ans. Quelque 12.000 livres (en néerlandais) sont disponibles sur le site e-boek.be. La vidéo à la demande croît, elle aussi, de même que les jeux en téléchargement.

La piraterie s’emballe aussi

Mais cela ne suffit pas, de toute évidence, à enrayer la piraterie : sur les six premiers mois de l’année, la BAF (Belgian Anti-piracy Federation) a supprimé 1,3 million de fichiers illicites. Soit presque autant que sur toute l’année 2010, en deux fois moins de temps ! En tête de ce classement malhonnête, les fichiers musicaux sont les plus piratés (786.383 fichiers), loin devant les films, séries et autres contenus audiovisuels (367.847 fichiers). Et enfin les livres avec, quand même, 200.719 fichiers.

Explosion de la VOD

D’après l’International Video Federation, les Belges consommeraient de plus en plus de films et séries à la demande. En cinq ans, le marché est passé de 2,3 millions d’euros dépensés à 45,8 millions d’euros en 2010. L’année passée, les Belges auraient en moyenne chacun dépensé 4,3 euros pour ces services de VOD. C’est plus que les Anglais (3 ,9 euros), que les Français (3,1 euros) et que les Néerlandais (1,3 euros). Cette consommation soutenue des Belges passe essentiellement par les services des opérateurs (Belgacom, Telenet, etc.).

Nouveaux modèles

Le logiciel iTunes a révolutionné la musique sur Internet en introduisant le premier modèle de téléchargement payant légal à succès sur le Net. Depuis lors, de multiples systèmes ont été mis en place avec plus ou moins de succès. Par exemple, le téléchargement gratuit de musique sponsorisé par des marques (Free-Music lancé par Universal Belgique en 2007) n’a jamais vraiment percé. De même que l’offre couplée “quotidien + musique”. Mais actuellement, le secteur observe de près les sites de musique à la demande, comme Spotify. Belgacom a même annoncé la semaine passée avoir conclu un accord avec le site international Deezer. L’opérateur deviendrait, dès lors, le premier à offrir ce genre de service dans notre pays.

Musique : un marché qui fond

Avec l’offre illégale en ligne et le déclin continu des ventes physiques, le marché de la musique en Belgique perd encore et toujours des plumes. D’après des chiffres de Gfk et de la Belgian Entertainment Association (BEA), le marché de la musique (physique + numérique) aurait fondu de 18 %, passant de 183 à 149 millions d’euros entre 2005 et 2010. Des pertes qui ne sont pas compensées par les 16 millions d’euros que représentent les téléchargements légaux.

8 millions de chansons…

… ont été téléchargées légalement en Belgique sur les plates-formes en ligne en 2010, d’après BEA et Gfk. Par contre, l’Internaute n’a acheté que 800.000 albums complets en 2010.

5.500 fichiers illicites…

… du film Goodbye Bafana produit par le Belge Jean-Luc Van Damme ont été repérés et supprimés du Web en 2010. D’autres fichiers illicites de films belges ont été détectés : Mr Nobody (4.863) ou encore JCVD (588).

Christophe Charlot

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