Microsoft : quand le roi du cash emprunte de l’argent…

© Bloomberg

Microsoft dispose de près de 37 milliards de dollars de liquidités, a distribué près de 170 milliards à ses actionnaires ces 10 dernières années… et prévoit pourtant de s’endetter à hauteur de 6 milliards de dollars. Paradoxal ?

Microsoft a annoncé son intention de lever 4,75 milliards de dollars sur des maturités allant jusqu’à 30 ans. L’appel au marché survient au lendemain de l’annonce que le conseil d’administration du groupe l’avait autorisé à un recours accru à l’endettement à hauteur de 6 milliards de dollars.

Ces sommes serviront aux besoins généraux de l’entreprise, a précisé le n° 1 mondial des logiciels, qui a cité parmi les usages possibles le financement du besoin de fonds de roulement, des investissements, des achats d’actions et des acquisitions.

La décision peut surprendre de la part d’un groupe qui dégage du cash à ne plus savoir qu’en faire. Très généreux avec ses actionnaires, Microsoft a d’ailleurs annoncé en début de semaine qu’il augmenterait le dividende de ses actionnaires de 23 % au troisième trimestre. “Cette augmentation du dividende, combinée avec notre programme en cours de rachat d’actions, traduit notre engagement à restituer du capital à nos actionnaires et notre confiance dans la croissance à long terme de la compagnie”, a expliqué Peter Klein, directeur financier du géant de Redmond.

Ces 10 dernières années, Microsoft affirme avoir restitué près de 170 milliards de dollars à ses actionnaires, sous forme de dividende et de rachats d’actions. Le groupe peut encore racheter 23,7 milliards de dollars de ses propres actions au titre de l’autorisation qui lui avait été accordée par son conseil d’administration en septembre 2008.

En dépit de tous ces versements, l’éditeur dispose encore d’une réserve de cash de 36,8 milliards de dollars. Mais comme le plus gros de ce trésor est détenu à l’étranger, cela l’oblige à payer des impôts sur toutes les sommes utilisées pour payer des dividendes ou des programmes de rachat d’actions, explique Bloomberg. Pour Guy LeBas, analyste cité par l’agence financière américaine, cela traduit le fait que “Microsoft n’a pas beaucoup d’opportunités d’acquisitions ni grand-chose à faire en interne, apparemment, avec ce capital. Aussi, ils le rendent aux actionnaires.”

Il faut dire que, compte tenu de sa solidité financière exceptionnelle, la signature de Microsoft lui permet d’emprunter à des taux extrêmement bas. D’autant plus que la conjoncture est très favorable pour tout le monde. De nombreux groupes font d’ailleurs ainsi appel au marché, à l’instar de GDF Suez qui a émis mercredi 700 millions de livres (environ 817 millions d’euros) d’obligations à 50 ans.

L’Expansion.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content