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‘Ma bagnole autonome, c’est ma liberté’

Le slogan des Trente glorieuses, ‘Ma bagnole, c’est ma liberté’, revient en force avec l’avènement des voitures autonomes, la plupart électriques.

Le monde de l’automobile et des transports en sera bouleversé. Des investissements gigantesques (bornes, portails,…) sont nécessaires, mais on estime que dans 15 ans, on pourrait entrer dans le vif du sujet, et même avant pour les taxis sans chauffeur.

Des projets-pilotes ont été mis en branle. Google, notamment, travaille sur ce concept simple en apparence. Le conducteur a en effet le choix entre conduire sa voiture lui-même ou brancher le pilote automatique. Dans ce dernier cas, devenu passager, il peut travailler pendant ses trajets, soit jusque deux heures par jour. Selon des études de MacKinsey et Google, reprises par Paris-Match (26/11/2015), un milliard d’heures pourraient ainsi être économisées chaque jour dans le monde.

Mais ce n’est pas tout: la voiture autonome occupe beaucoup moins d’espace de parking. Un gain évalué par les mêmes sources à 5,7 milliards de m² rien qu’aux États-Unis, soit cinq fois la ville de New York.

Même si l’initiative intéresse vivement les géants des technologies de l’information, les grands constructeurs automobiles traditionnels seront sollicités, vu leur know-how. Ainsi, Toyota compte lancer une flotte de voitures autonomes à l’horizon 2020. Elles circuleront sans chauffeur sur les grands axes mais pas encore dans les centres-ville, trop complexes. D’ores et déjà les nouvelles Crown et Prius sont équipées en option d’un système ITS (Intelligent Transportation System) qui permet une communication avec les autres véhicules et une synchronisation avec des feux de signalisation équipés d’un radar laser (une vingtaine le sont à Tokyo à titre de test). Si le chauffeur s’apprête à brûler le feu, la voiture s’arrête automatiquement.

À l’heure où la ministre fédérale de la mobilité, Jacqueline Galand, ne sait plus où donner de la tête pour réduire le nombre d’accidents sur la route, notons que la voiture autonome ferait baisser ce nombre de 90%. En effet, dans la majorité des accidents, l’erreur est humaine.

Couplé à une ubérisation bien pensée, on pourrait imaginer une utilisation plus pertinente du parc automobile disponible avec un partage plus important des véhicules entre utilisateurs.

Si elle devient plus autonome et moins polluante, la voiture continuera à jouer un rôle primordial en matière de mobilité

Si la voiture autonome est combinée à un moteur électrique, on se retrouve dans un cas de figure entièrement neuf par rapport au regard qu’on porte sur l’automobile: adulée dans les années 60 et 70, abhorrée en ce début de 21e siècle, réhabilitée peut-être en 2025 parce que non-polluante…

Le hic: la voiture se situe au coeur du conflit individualisme/collectivisme. Elle continue d’être vue comme un moyen de transport “bourgeois” versus des transports en commun “sociaux”. La voiture de société est un privilège, souvent réservé aux fonctions de directions, aux cadres moyens et supérieurs.

Le gars seul dans sa voiture occupant à lui tout seul un espace éhonté, un pollueur égotiste et agressif ? C’est nier que l’automobile répond à un besoin d’indépendance et une territorialité inhérents à l’être humain.

Les thuriféraires verts qui nous dirigent, surtout en Région bruxelloise, doivent dépasser l’approche anachronique du “tout transport en commun”. Si elle devient plus autonome et moins dépendante des hydrocarbures, l’automobile continuera à l’avenir de jouer un rôle primordial en matière de mobilité.

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