Les robots de sécurité sont à la mode… quand ils ne se “suicident” pas

Un robot de sécurité K5. © AFP

Pour son premier jour au travail, Steve, un agent de sécurité, a été chaleureusement salué par les passants du centre commercial où il patrouillait, certains prenant même des photos avec lui. Tout se passait bien, avant qu’il ne tombe dans les escaliers et finisse sa course noyé dans une fontaine.

Steve était un robot de sécurité K5, déployé dans le quartier chic de Georgetown, à Washington.

Son accident, mi-juillet, présenté comme un “suicide” par des internautes moqueurs, lui a valu une célébrité immédiate sur les réseaux sociaux. Le robot a depuis été renvoyé au siège de son entreprise, Knightscope, dans la Silicon Valley, et a été remplacé par sa “soeur”, Robie.

Selon plusieurs spécialistes des nouvelles technologies, les machines comme Steve représentent, malgré les accidents, le futur des services de sécurité et des forces de l’ordre.

Knightscope a ainsi levé 17 millions de dollars et constitué une équipe spécialisée dans la robotique, le maintien de l’ordre, l’intelligence artificielle et la construction automobile.

L’entreprise californienne a été fondée après “les tragiques évènements de Sandy Hook et de Boston”, explique son site internet en faisant référence à la tuerie survenue dans une école primaire en 2012 et au double attentat du marathon de Boston en 2013.

– Caméras, micros et détecteurs –

Ces machines n’ont pas pour but de remplacer les humains, mais bien d’aider les agents chargés du maintien de l’ordre public, rassure Knightscope.

Tous ces robots sont équipés de caméras panoramiques et infrarouges, de microphones, de détecteurs de présence et de diverses technologies qui leur permettent notamment d’identifier des plaques d’immatriculation.

Un “logiciel de détection d’anomalies” leur permet ainsi de déceler d’éventuelles menaces et d’alerter les autorités.

Knightscope a signé un accord avec une entreprise de sécurité pour déployer ses K5, hauts d’un mètre et demi, et leurs cousins, les K3, plus petits et programmés pour évoluer en intérieur, dans plusieurs bâtiments.

L’un des principaux avantages pour les clients est la réduction des coûts: le prix moyen d’utilisation de ses robots est de 7 dollars l’heure.

D’autres entreprises se sont également lancées dans ce secteur: Cobalt Robotics déploie ainsi ses robots de sécurité d’intérieur en Californie, surtout pendant la nuit et les week-ends.

Les robots “ont l’intelligence d’une voiture autonome, mais sont programmés pour la sécurité en intérieur”, explique Travis Deyle, co-fondateur de Cobalt et ancien ingénieur chez Google X.

Ils peuvent être déployés comme une flotte dans un immeuble d’où ils seront surveillés depuis un poste de contrôle, détaille-t-il.

“Ils sont à la recherche de ce qui ne devrait pas être là, de fuites. Quand ils détectent quelque chose, ils préviennent un humain”

Selon Travis Deyle, ce secteur en est encore “à ses balbutiements”, et devrait rapidement se développer, en profitant des avancées dans les capteurs à bas prix et dans le secteur de l’intelligence artificielle.

“Nous allons assister à un développement des robots spécialement conçus pour effectuer certaines tâches”, prédit J.P. Gownder, un analyste chez Forrester Research, spécialiste de la robotique.

Les robots “ne ressentent pas la fatigue comme les agents de sécurité. Ce métier est dur, mentalement, il ne se passe rien avant que quelque chose se déclenche”, ajoute-t-il.

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