Les géants du net s’invitent dans votre voiture

Ferrari, Mercedes et Volvo rouleront pour Apple. Ford s’est lié avec Microsoft et Google a conquis GM, Audi ou Honda. Les jalons de l’auto connectée se posent aujourd’hui pour capter – ou dominer ? – un marché lucratif dès demain.

Les grandes manoeuvres de l’automobile connectée ont bel et bien commencé et les géants d’Internet se dépêchent de signer avec les plus grandes marques pour embarquer leurs systèmes d’exploitation au sein du véhicule. Après l’annonce par Google en janvier dernier au Consumer electronic show (CES) de Las Vegas d’un partenariat avec GM, Hyundai, Audi et Honda pour fonder l’Open Automotive Alliance, Apple a profité du salon de Genève pour confirmer un partenariat avec des marques prestigieuses comme Ferrari, Mercedes ou Volvo. Le géant à la pomme avait déjà annoncé son intention de lancer iOS in the Car. C’est désormais chose faite. Le produit s’appelle CarPlay et reliera la voiture au smartphone, permettant au conducteur d’avoir accès, via son tableau de bord, aux fonctions de son mobile : appels, service de cartographie, envoi de messages à l’aide du service de reconnaissance vocale Siri, etc. Apple et Google ne sont pas les seuls à se focaliser sur la voiture : Microsoft s’était associé à Ford pour la mise au point d’un système baptisé Sync, partenariat que BlackBerry pourrait lui ravir grâce à son logiciel QNX… C’est la course !

La voiture devient un nouveau terrain de jeu pour les acteurs du Web qui comptent étendre leur écosystème… et leur emprise sur le quotidien numérique du consommateur. Ils entrevoient un marché pour des centaines d’applications mobiles en phase avec l’automobile (cartographie, musique, radio connectée, etc.) et s’attendent à offrir une nouvelle plateforme mobile aux développeurs… et aux annonceurs. Car rien n’empêcherait, en effet, Google – qui vit essentiellement de la publicité en ligne – d’investir le tableau de bord avec des propositions ciblées et géolocalisées. Selon des chiffres avancés par la GSMA (l’association des opérateurs mobiles) et le cabinet SBD, le marché des services dans les véhicules (informations sur la circulation, appels aux centres de secours et divertissements) représenteront d’ici 2018 pas moins de 24,5 milliards d’euros. Et même si les constructeurs cherchent encore comment capter eux-mêmes une partie de cette valeur, les grandes sociétés du Net semblent en pole position.

Pour Guido Savi, consultant spécialisé du monde automobile chez HBC Group, l’enjeu se trouve aussi dans les développements futurs du véhicule : “On est de plus en plus dans l’ère du véhicule assisté et d’ici quelque temps la voiture sans conducteur sera une réalité pour le grand public. Cela signifie que dans certains cas, notamment sur l’autoroute, la voiture roulera toute seule, laissant le conducteur libre de regarder un film en voiture ou de travailler”. Et donc d’utiliser les services d’Apple, Google et consorts. De là à penser que la voiture pourrait bien ressembler à un smartphone doté d’un moteur et de quatre roues, il n’y a qu’un (petit) tour de rond-point.

CHRISTOPHE CHARLOT

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