Le monde des smartphones déclare la guerre aux batteries défaillantes

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Plus on utilise son smartphone et plus on vide la batterie, du coup ces merveilles de la technologie ont une autonomie en berne: en attendant une grande révolution dans le monde de l’énergie, c’est toute la chaîne, du producteur de composant au consommateur, qui est appelée à économiser.

Aujourd’hui on fait tout avec son smartphone et à force de le solliciter on vide la batterie beaucoup plus vite que sur nos vieux téléphones qui ne servaient qu’à téléphoner. La grogne des utilisateurs de smartphones n’a pas échappé aux constructeurs qui ont mis en avant, lors de leurs lancements au Congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone, les efforts pour épargner la batterie faits sur leurs nouveaux modèles.

Le nouveau Galaxy S5 de Samsung, qui a une autonomie de 20% supérieure au S4, permet de choisir d’économiser la batterie en coupant les connections wifi et bluetooth, en basculant l’écran, gros consommateur d’énergie, en noir et blanc et en limitant le nombre d’applications ouvertes. Le smartphone peut ainsi voir sa durée de vie augmentée de près d’un tiers.

Les fabricants traquent également tous les gaspillages que peut générer l’utilisation d’un portable en jouant sur la couche logicielle de l’appareil. Ils cherchent ainsi à améliorer les applications qui pompent le plus d’énergie comme celle de la communication vers le réseau des opérateurs quand on est en mobilité et qu’on passe d’une antenne à l’autre. “L’une des raisons pour laquelle la batterie se vide vite est que le smartphone est en réseau automatique et met à jour les applications comme la météo, les mails ou Facebook”, explique le directeur général de Sony Mobile en France, David Mignot.

Sur les smartphones de Sony, il y a donc une bouton veille, qui coupe “toutes les connexions intempestives”, et ne laisse passer que les appels et SMS, ce qui permet une plus grande autonomie “qui peut aller jusqu’à 30%”, souligne M. Mignot.”C’est l’industrie toute entière qui doit travailler ensemble pour améliorer la situation: les opérateurs, les fabricants de smartphones et de composants électroniques”, souligne Jeff Atkins, directeur marketing services chez Spirent, une entreprise américaine spécialisée dans les systèmes de mesure.

Spirent propose ainsi une solution baptisée Quantum qui permet aux fabricants de tester très finement les usages qui affaiblissent le plus la batterie. “Les appareils les plus performants sont 55% plus efficaces que leurs concurrents, ce qui montre qu’il existe de réelles opportunités de changer la configuration des applications”, assure-t-il. Pour l’entreprise franco-italienne de composants électroniques STMicro, c’est aujourd’hui un pré-requis pour exister dans l’électronique que de faire des produits basse consommation.

Avec l’augmentation du nombre d’équipements portables, “la problématique de la consommation d’énergie est essentielle” explique en effet le PDG France, Thierry Tingaud. “Les applications et les technologies se focalisent pour permettre d’améliorer le rendement énergétique”, assure-t-il.

Et à l’autre bout de la chaîne, d’autres acteurs cherchent comment recharger nos mobiles le plus facilement et le plus vite possible. Pour répondre à l’enjeu que représente l’énergie aujourd’hui, “il faut jouer sur l’efficacité énergétique, sur la réduction de notre consommation et sur la production et le stockage”, explique Ludovic Deblois, président de Sunpartner Technologies. Cette petite entreprise française s’est placée sur le créneau de la recharge des appareils mobiles grâce à un film photovoltaïque placé sur l’écran du téléphone qui permet de capter l’énergie solaire.

Cette solution a éveillé l’intérêt de l’industrie et Sunpartner a signé quatre contrats avec des industriels dont le chinois TCL, et des smartphones équipés de cette technologie devraient être en vente fin 2014.

Le Wireless Power consortium qui regroupe 200 entreprises, opérateurs, constructeurs et spécialistes de l’énergie du monde entier (Samsung, Blackberry, Qualcomm, Energizer…) propose également une solution pour recharger les batteries plus facilement, par induction. Les partenaires de ce consortium sont arrivés à un standard et proposent des smartphones et des supports qui permettent la recharge grâce à une plaque électromagnétique, elle-même branchée sur le secteur, sur laquelle on dépose son portable. Cette plaque peut être intégrée à du mobilier, à des sacs à main et le constructeur Toyota en a même équipé un de ses modèles de voiture.

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