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Le mode de rémunération original des vieilles gloires de la high-tech

Les grandes entreprises américaines ont racheté pour 338 milliards de dollars de leurs propres actions, au premier semestre 2014.

C’est du jamais vu depuis l’éclatement de la crise des “subprimes” (crédits hypothécaires américains risqués) en 2007. Et ces entreprises qui rachètent leurs propres actions, ce sont les géants de la high-tech: IBM a racheté ses propres actions pour un montant de 19,5 milliards, Cisco Systems (9,9), Oracle (9,8), Microsoft (7,3).

Afin d’éviter la fuite des cerveaux, les vieilles gloires de la high-tech ont adopté un mode de rémunération original

Mais attention, les principaux bénéficiaires de ces rachats ne seront pas les actionnaires, mais bien les salariés, note La Tribune.fr ! Eh oui, les grands noms de la high-tech américaine utilisent désormais cette technique pour fidéliser leurs meilleurs salariés et également pour flatter leur bénéfice par action, c’est-à-dire l’indicateur de rentabilité le plus regardé à Wall Street.

En effet, aussi légendaires soient-ils, les noms de Microsoft et d’IBM font aujourd’hui bien moins rêver que ceux de Facebook ou de Google, que ce soit sur les campus universitaires ou sur les marchés boursiers. Et c’est normal, la croissance des Microsoft et autre IBM est derrière eux, alors que celle des Facebook et Google est devant eux.

Afin d’éviter que leurs “cerveaux” ne succombent aux sirènes des start-ups de la Silicon Valley ou pour convaincre de jeunes diplômés de rejoindre un Cisco plutôt qu’un Twitter, les vieilles gloires de la high-tech américaine ont donc adopté un mode de rémunération original. Elles distribuent massivement des stock-options, qui permettent à leurs salariés d’acquérir à partir d’un certain moment des titres de l’entreprise à un prix prédéterminé et par conséquent a priori avantageux. Puis ces mêmes firmes les leur rachètent dans le cadre de leurs programmes de rachats d’actions. Et le tour est joué !

Cette astuce légale ne plaît pas à tous les observateurs de la bourse américaine, à en croire La Tribune.fr. Pour certains d’entre eux, ces firmes gaspillent leurs cash dans des rachats d’actions trompeurs. Elles feraient mieux de l’utiliser pour verser des dividendes à leurs actionnaires ou encore investir en recherche et développement, voire pour financer des rachats d’entreprises !

Mais je doute fort que le message soit entendu. Aujourd’hui, les vrais talents dans le secteur high-tech ont un choix infini et la seule manière de tenter de les garder, c’est avec le discours du porte-monnaie. Il est vrai que c’est sans doute l’un des rares secteurs où le rapport de forces est largement en faveur des salariés, et ils en profitent naturellement.

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