Le match Facebook – Google +

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En quelques années, Facebook est devenu un monstre sacré de la Toile. Aujourd’hui, Google donne l’assaut avec une nouvelle plate-forme. Parviendra-t-elle à détrôner la coqueluche des sites web ?

Facebook, Twitter et LinkedIn doivent-elles craindre l’arrivée de Google sur leur terrain de jeu ? Google+, le petit dernier du géant de la recherche en ligne, semble en tout cas recevoir un accueil favorable de la communauté web. Disponible uniquement sur invitation pour l’instant, le réseau social combine adéquatement les avantages de Facebook et de Twitter, dont il est à la croisée des chemins, selon Luc-Olivier Rahier, conversation manager à l’agence Voice. Trends-Tendances met Facebook et Google+ face à face.

1. Notoriété Si Google peut s’appuyer sur son omniprésence sur les ordinateurs, smart-phones et tablettes (via son moteur de recherche, ses services comme Gmail, etc.), le site de Mark Zuckerberg dispose de sept ans d’avance sur les réseaux sociaux. Fort de ses 750 millions d’utilisateurs actifs, Facebook a largement de quoi voir venir. La consultation du site est devenue une habitude bien ancrée pour des millions de surfeurs et les plus jeunes s’en servent d’ailleurs à la place de l’e-mail ! Google est un petit nouveau sur ce créneau et risque bien d’avoir des difficultés à convaincre les utilisateurs de déserter Facebook, même si elle dispose de quelques atouts, notamment son intégration dans les outils Google.

Avantage : Facebook

2. Les cercles d’amis Le grand avantage de Google+, ce sont ses “cercles”. Cette fonctionnalité permet aux utilisateurs de déterminer différents groupes d’amis et, d’un simple glissement de souris, de classer facilement un contact dans un groupe. Ils peuvent apparaître dans plusieurs cercles en même temps et lorsque vous publiez un message, vous pouvez très simplement définir quels cercles pourront le lire. “Du point de vue de la gestion du contenu et des contacts, Google joue la transparence, observe Luc-Olivier Rahier. Sur Facebook, il est aussi possible de différencier les contacts, mais il faut aller dans les paramètres de confidentialité, ce qui complique la tâche.” Ce côté transparent en matière de gestion des contacts et de vie privée pourrait permettre à Google+ d’attirer tous les déçus de Facebook, souvent critiquée à ce sujet. Un comble pour Google qui “contrôle” toutes vos recherches en ligne…

Avantage : Google+

3. Groupes et pages de fans Au moment de lancer son nouveau réseau social, Google n’avait pas prévu d’intégration particulière pour les marques et les entreprises : pas de pages dédiées, si chères à Facebook, qui permettent de récolter des millions de fans. Car le réseau lancé par Mark Zuckerberg compte déjà plus de 3 millions de pages, dont un bon nombre mises en place par des marques. Celles-ci y voient un moyen de s’adresser de manière simple et directe à leurs clients. Tout profit pour Facebook puisqu’en plus de générer du contenu et du trafic sur le réseau, ce système permet de solliciter le portefeuille des marques à de multiples reprises : le réseau incite à la création de petites applications qui, pour être envoyées en ligne, sont payantes. A la suite de l’engouement des organisations pour son projet de page commerciale, Google annonce néanmoins que des services destinés aux entreprises seront intégrés à Google+ plus tôt que prévu.

Avantage : Facebook 4. “Social gaming” et applications Cityville, FarmVille, PetSociety, Texas HoldEm Poker… voilà quelques-uns des jeux qui retiennent les internautes sur Facebook grâce à leur popularité. Cityville, par exemple, attirerait chaque mois 80 millions de joueurs à travers le monde. Pas moins de 53 % des utilisateurs de Facebook utiliseraient des jeux sur la plate-forme (surtout des femmes), selon des données compilées par le site spécialisé allfacebook.com. Et avec une moyenne de 3 h 30 de jeu chaque mois, le temps passé à jouer sur le plus fréquenté des réseaux sociaux représenterait 927 millions d’heures mensuelles. Nul doute que les jeux (et les applications en général) constituent l’un des points d’accroche importants pour les internautes sur les réseaux sociaux. Et une source non négligeable de revenus : 20 % des joueurs ont déjà ouvert leur porte-monnaie pour jouer sur Facebook. Google+ n’a pas encore annoncé de jeux sur sa plate-forme.

Avantage : Facebook

5. Stratégie Actif depuis sept ans dans le domaine des réseaux sociaux sur le web, Facebook a réussi à attirer près de 500 millions d’internautes désireux de retrouver des amis ou de se mettre à nu (ou presque) sur l’Internet avant d’y intégrer les marques et les artistes soucieux de leur image. Avec un certain succès. Le défi de Facebook consiste à présent à multiplier les points d’accroche à son réseau, sur lequel les interactions sont déjà nombreuses (partages de liens, commentaires, etc.).

De son côté, Google fait figure d’inconnu sur le créneau des réseaux sociaux. Doté d’une plate-forme novatrice, le géant de la recherche compte bien s’appuyer sur ses nombreux services où il dopera la visibilité de Google+. Ainsi, l’icône “+1” (l’équivalent des “J’aime” sur Facebook) a déjà fait son apparition dans les résultats de recherche. Quand l’utilisateur de Gmail consulte ses e-mails, ses notifications Google+ s’affichent aussi dans la barre du dessus. Nick O’Neill, fondateur de allfacebook.com, souligne cette stratégie : “Au départ, je me demandais pourquoi les gens quitteraient Facebook, avant de me rendre compte qu’en réalité, ils n’auraient pas d’autre choix que d’utiliser Google+, écrit-il. L’intégration et les notifications du réseau sur tous les services de Google attirent inévitablement l’utilisateur.” Quand on sait que Google est utilisée par plus d’un milliard de personnes… Sans compter qu’à l’inverse de Facebook, Google pourra aussi s’appuyer sur une présence mobile via Android.

Avantage : Google+

Conclusion Facebook et Twitter ont toutes les deux encore de beaux jours devant elles car il ne fait aucun doute que leurs adeptes ne sont pas prêts de clôturer leur compte du jour au lendemain. Google égratigne sérieusement leur modèle, imposant, à terme, à Facebook et Twitter d’apporter des adaptations majeures à leurs systèmes. Après le cuisant échec de Buzz, Google tient enfin un outil social doté de véritables innovations et de nature à séduire le public. Un atout de choix dans le cadre de sa stratégie globale visant à attirer toujours plus le surfeur dans sa toile.

CHRISTOPHE CHARLOT

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