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‘Le grand paradoxe de la musique à l’heure d’Internet’

La musique, dont on a bien besoin ces derniers temps pour nous changer d’une actualité horrible, cette musique est en train de changer.

Elle ne change pas dans la manière dont elle nous procure du plaisir, fort heureusement d’ailleurs, mais plutôt sur son statut. Il y a dix ans encore, la musique était purement matérielle, via l’achat de CD, et rapportait en Belgique l’équivalent de 180 millions d’euros, nous rappellent nos confrères de l’Echo. Aujourd’hui, sous l’influence du streaming notamment, elle ne rapporte plus que 108 millions d’euros. C’est une baisse vraiment significative, et sur laquelle il sera difficile d’agir. Tout simplement parce que la culture du gratuit et de l’instantanéité ne touche pas seulement les plus jeunes, mais également toutes les personnes susceptibles de s’intéresser à la musique.

Le Belge paie déjà cher son forfait Internet, il ne voit pas pourquoi il devrait encore débourser de l’argent pour écouter de la musique…

La dernière étude de Profacts, auprès d’un millier de Belges, montre que ces derniers sont prêts à dépenser 27 euros par mois pour leur connexion Internet et 21 euros pour un ticket de concert live, mais seulement 10 euros en CD et 5 euros en musique digitale. C’est donc clair, le Belge aime toujours la musique, mais vu qu’il paie déjà cher son forfait mensuel Internet, il ne voit pas pourquoi il devrait encore débourser de l’argent pour écouter de la musique qu’il peut avoir gratuitement. C’est d’ailleurs ce phénomène qui explique que les artistes de la scène musicale essaient de se rattraper via les concerts live, car les ventes de CD et leurs droits d’auteurs sont en train de fondre comme neige au soleil.

C’est en tout cas le constat établi par la SABAM, la société qui récolte les droits d’auteur pour les artistes chaque fois qu’une musique ou une chanson passe sur une radio, une télévision ou dans un salon de coiffure. La SABAM estime que les droits d’auteur sont en chute libre et ne sont hélas pas compensés par les revenus du digital ou les concerts.

L’Echo rappelle à juste titre que c’est d’ailleurs la SABAM qui pointe le paradoxe actuel: seulement 4 personnes sur 10 se disent prêtes à acheter de la musique, mais 7 sur 10 reconnaissent au même moment qu’il faut que les auteurs/compositeurs puissent bénéficier d’une rémunération.

En attendant de résoudre je ne sais comment ce paradoxe, la SABAM constate, via son dernier sondage, que la musique n’est plus considérée comme un bien matériel que l’on aime avoir chez soi sous forme de CD ou même sous forme digitale. Le business de la musique évolue aujourd’hui vers une économie de l’expérience via les concerts et les festivals, dont notre pays s’est d’ailleurs fait une spécialité.

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