Le début de la fin pour Internet Explorer ?

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A la suite d’une décision de Bruxelles, Microsoft proposera à partir de mars aux utilisateurs européens de Windows de choisir leur navigateur web, effaçant le choix d’Internet Explorer par défaut. Une victoire pour la concurrence, mais les dés ne sont pas encore jetés pour Microsoft.

Pour les utilisateurs européens de Windows, c’en est fini de se voir imposer par défaut le navigateur Internet Explorer. La Commission européenne, qui voyait dans le fait de lier systématiquement son système d’exploitation et son navigateur, un abus de position dominante de la part de Microsoft, a imposé à ce dernier en décembre 2009, et pour cinq ans, la mise en place d’un système de choix du navigateur. En test depuis cette semaine en France, en Belgique et au Royaume-Uni, il sera généralisé le 1er mars.

Comment va se dérouler la transition ?

Concrètement, Bruxelles a validé un écran de sélection qui permettra à l’utilisateur de choisir librement un ou plusieurs navigateurs web parmi les 12 navigateurs les plus populaires (Firefox, Chrome, Safari, Opera, AOL, Maxthon, K-Meleon, Flock, Sleipnir, Slim Browser, Avant Browser, et bien sûr Internet Explorer). Pour ceux dont Internet Explorer est le navigateur par défaut, l’écran de sélection apparaîtra automatiquement via Windows Update (outil de mises à jour de Windows), pour les versions de Wnidows 7, Vista et XP. Si l’installation automatique des mises à jour n’est pas activée, une mise à jour comportant l’écran de sélection sera proposée.

S’ensuit un processus de sélection des navigateurs, décrit par Microsoft dans une note. Les navigateurs sont présentés en ordre aléatoire, accompagnés des informations fournies par les concepteurs, qui doivent aider le consommateur à faire son choix. Au cours de ce processus, Internet Explorer sera automatiquement supprimé des raccourcis de la barre d’outils. Enfin, une icône d’accès à l’écran de sélection s’affichera en permanence sur le bureau.

Issue incertaine pour Internet Explorer

Vu la progression rapide de Firefox dans le monde en Europe (environ 29% de parts de marché selon AT Internet, ex- XiTi), on ne peut pas dire que les internautes se moquent de savoir quel navigateur ils utilisent. Si c’était le cas, Internet Explorer détiendrait autant de parts de marché que Windows, soit plus de 90%. Malgré cela, on peut penser que les internautes avertis ont déjà fait leur choix, et que les autres se demanderont pour quelle raison ils devraient changer leurs habitudes.

Pour les indécis – reste à savoir combien -, il sera temps de se pencher sur la question en étudiant de près les multiples tests que l’on peut trouver sur le Web, ici ou . Un appel à la comparaison encouragé par le directeur général de Mozilla, l’éditeur de Firefox, dans une lettre ouverte : “C’est un choix important car le navigateur web est devenu l’un des éléments les plus critiques et dans lequel nous plaçons le plus notre confiance, dans nos vies modernes. Il sait quasiment parfaitement tout ce que nous faisons. Le navigateur que vous choisissez est chargé de vous fournir les outils nécessaires pour gérer votre vie online, et pour protéger votre vie privée et votre sécurité.”

Les critères de choix se résument à l’ergonomie, au respect des standards, à la rapidité, et aux plug-in proposés.

Apple et Google pas si innocents

Si cette décision est une bonne nouvelle pour la concurrence, saluée d’ailleurs par la concurrence, les autres navigateurs ne sont pas exempts de tout soupçon. Microsoft n’est pas le seul éditeur à proposer un navigateur propriétaire. On oublie trop vite Apple, qui équipe tous ses Mac du navigateur Safari par défaut.

Quant à Google, dont le navigateur Chrome, lancé en 2008, est déjà monté à 5% de parts de marché dans le monde, il tente par tous les moyens de profiter de la fenêtre de tir ouverte par Bruxelles. A coup de campagnes publicitaires, mais aussi en utilisant la force de frappe de son moteur de recherche. Moteur qui détient près de 90% de part de marché en France… Chrome sera également installé sur les ordinateurs pré-équipés de Chrome OS, son futur système d’exploitation. Avoir choisi le même nom pour les deux produits n’est certainement pas un hasard. On n’a pas fini de confondre système d’exploitation et navigateur.

Raphaële Karayan

Trends.be, L’Expansion.com

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