Le ‘big data’ se transforme en gros risque pour les entreprises

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Même si sa valeur économique est toujours grande, le ‘big data’ est en train de devenir un très grand risque, juridique et d’image, pour les sociétés qui utilisent et stockent ces données.

La capacité à récolter et analyser le gigantesque flux des données générées par les utilisateurs, ce qu’on appelle le ‘big data’, est devenu un impératif pour le développement et la pérennisation des sociétés de l’économie numérique. Mais si l’on en croit Quartz, relayé par Slate.fr, cette vision pourrait bien être amenée à changer à court terme.

En effet, la collecte et le stockage de données personnelles commencent à sérieusement entamer la confiance des utilisateurs envers les entreprises ou les gouvernements. Une étude récente citée par la Harvard Business Review nous apprend que 97% des consommateurs aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Inde et en Chine craignent que les entreprises et les gouvernements utilisent leurs données personnelles à leur détriment.

Or la confiance est un élément central de la relation entre le consommateur et l’entreprise. Et cette défiance a d’ores et déjà un coût astronomique. On estime par exemple à 200 millions le nombre d’utilisateurs d’un bloqueur de publicités sur Internet ce qui représente un manque à gagner de plus de 20 milliards de dollars pour les diffuseurs en ligne.

À cela s’ajoute le fait que les entreprises ne peuvent plus négliger le durcissement de la législation encadrant les données personnelles. En Europe, elles doivent désormais obtenir l’autorisation de l’utilisateur pour récolter et utiliser ses datas. Comme le précise Slate.fr, le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles (REDP), en vigueur depuis peu, donne aux personnes physiques une douzaine de droit sur le contrôle de l’utilisation de leurs données personnelles et l’accès à ce que stockent les entreprises. Et en cas de manquement, les sanctions peuvent aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires. Un trop gros risque pour les entreprises.

C’est pour ces raisons que “l’innovation ne va plus venir maintenant d’une meilleure utilisation des datas ou de la promesse de plus de transparence, elle doit venir d’une reconstruction fondamentale de l’échange et de la possession des données”, estime Quartz. Au lieu de voir ses données être récoltées et stockées hors de son atteinte, l’utilisateur devrait, à terme, redevenir le seul détenteur de ses datas et il pourra choisir de les partager ponctuellement quand cela lui permettra d’avoir un meilleur accès à des produits ou des services. “Dans l’avenir, les sociétés de données ne vont plus les détenir. Elles vont juste gérer leur flot”, conclut Quartz.

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