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La reconnaissance faciale approche à grands pas: va-t-on connaître la véritable fin de l’anonymat?

En Chine, des start-up lèvent en ce moment des milliards de dollars pour développer la technologie de la reconnaissance faciale. En Occident, cette technologie sert surtout à déverrouiller notre smartphone, mais demain, elle ira plus loin: nous saurons qui est assis autour de nous. Cela signfiera la véritable fin de l’anonymat avec ses petits avantages et aussi ses grands dangers. Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco, nous en dit plus sur ce sujet.

Imaginez que vous puissiez demain ouvrir une application sur votre smartphone pendant que vous êtes assis à un restaurant ou dans le métro.

Et imaginez ensuite que cette application puisse vous dire qui est assis autour de vous. Grâce à son système de reconnaissance faciale, cette application que vous venez d’ouvrir pourra en quelques micro secondes faire le lien entre le visage des personnes assises autour de vous et les milliers d’informations que ces personnes laissent chaque jour sur le web.

La même application pourra vous dire si vous avez des amis en commun, si vous avez des intérêts communs ou si la personne assise deux tables plus loin a un passé criminel!

La puissance de la technologie de la reconnaissance faciale est si puissante, selon mes confrères de Medium, que même le président de Microsoft a alerté le gouvernement américain sur les abus potentiels de cette nouvelle technologie, qui, d’après lui, devrait être réglementée de très près.

Ça, c’est le genre de propos qu’on entendra en Occident, mais pas en Chine.

En Chine, les gens du business et le gouvernement font déjà usage de la reconnaissance faciale, les premiers pour se faire de l’argent et les deuxièmes pour mieux contrôler la population.

D’après certains spécialistes des nouvelles technologies, nos démocraties occidentales ne sont pas à l’abri de la reconnaissance faciale, qu’on le veuille ou pas ; elle deviendra la norme dans quelques années à peine.

Personne ne voudra plus sortir sans cette technologie. Et d’ailleurs, en Chine, en ce moment, plusieurs start-up lèvent des milliards de dollars pour financier le développement de cette nouvelle technologie.

D’ici 10 ans maximum, plus personne ne voudra sortir sans avoir la technologie de reconnaissance faciale à portée de main.

C’est vrai que la reconnaissance faciale a des avantages. Si nous sommes invités à une soirée, par exemple, c’est tout de même plus sympa de se savoir entourés de personnes avec lesquelles nous partageons quelques intérêts plutôt qu’avec de parfaits inconnus.

Comme le fait remarquer Medium, la technologie de reconnaissance faciale nous dira : “Cette personne est le cousin de notre collègue de bureau”, ou “Cette personne vient juste d’acheter le livre que nous sommes en train de lire”.

Bref, vu comme cela, la reconnaissance faciale pourrait être facilement acceptée par les citoyens. En revanche, c’est vrai, la reconnaissance faciale, si elle tombe entre les mains d’un gouvernement malintentionné, peut aussi servir à nous fliquer de très près.

Elle rendra la répression policière plus facile. Sans compter que sous certaines latitudes, cette même reconnaissance faciale pourrait faire des dégâts : imaginez qu’elle tombe entre les mains de gens racistes, ou qui détestent les homosexuels, les transgenres ou telle autre minorité.

Malgré ces dérapages potentiels, les spécialistes de ces technologies estiment que d’ici dix ans maximum, plus personne ne voudra sortir sans avoir cette reconnaissance faciale à portée de main.

C’est exactement comme les réceptions des grandes entreprises aujourd’hui : il y est impossible d’entrer sans laisser sa carte d’identité. Vous pouvez refuser de le faire, mais dans ce cas, vous n’entrerez pas dans le bâtiment.

Et demain, via la reconnaissance faciale, nous serons tous comme Kim Kardashian, selon Medium ; tout le monde autour de nous saura qui nous sommes et saura beaucoup de chose sur nous. Comme je me plais à le répéter souvent : l’essor de toutes ces nouvelles technologies signifie tout simplement la mort de la vie privée : c’est juste une question de quelques années.

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