La 4G aux enchères

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Ce n’est pas encore la folie qui avait présidé à l’attribution des réseaux 3G (GSM) il y a une dizaine d’années. Mais les enchères pour l’attribution des longueurs d’ondes de la nouvelle génération de réseaux mobiles 4G peuvent rapporter gros. En Belgique, on espère 90 millions d’euros. Au moins…

L’heure de gloire pour Vincent Van Quickenborne ? Le ministre de l’Economie, de l’Innovation et des Télécommunications parvient enfin à faire atterrir l’appel d’offres pour le lancement de réseaux de télécommunication mobile de quatrième génération (4G). L’organisme régulateur des télécoms, l’IBPT, a reçu cinq dossiers de candidature, soit deux de plus que les opérateurs mobiles existants (Belgacom, Mobistar et Base).

Il y a plusieurs raisons d’être optimiste quant aux recettes pour l’Etat. Premièrement, les enchères dans les autres pays ont été assez bonnes ; en septembre, l’Etat italien a empoché 3,9 milliards d’euros, bien plus qu’il ne l’espérait. Une recette qui tombe à pic dans ces temps de finances publiques italiennes troublées. La Belgique, elle, espère avec modération. L’enchère est fixée au seuil minimum de 90 millions d’euros. Cependant, en ramenant le montant italien à l’échelle de la population belge, le gouvernement pourrait rêver recevoir environ 650 millions d’euros.

L’autre raison de se réjouir est la situation du marché des télécoms en Belgique : comme dans beaucoup de marchés européens, ce marché connaît une croissance modérée ou nulle. La 4G ouvre donc la voie à de nouveaux services basés sur la transmission rapide de données. Il faut dire qu’actuellement, la 3G offre une performance limitée, suffisante pour les courriels, mais poussive pour les images. La 4G pourrait offrir une perspective nouvelle.

L’arrivée de cinq candidats est bon signe. Pour le dernier réseau 3G, l’IBPT n’avait vu venir qu’un seul candidat, l’association Telenet-Tecteo, qui a pu se contenter de payer l’offre minimale de 71,5 millions d’euros. En revanche, “Avec la 4G, nous espérons de véritables enchères”, confie Dirk Appelmans, porte-parole de l’IBPT.

A condition, bien sûr, que tous les dossiers soient considérés comme recevables et qu’il y ait une vraie émulation. Les opérateurs se souviennent des enchères incroyables de 2001 : 50,5 milliards d’euros de licences 3G en Allemagne, 2,68 milliards d’euros aux Pays-Bas, pour des résultats assez modestes, la 3G ayant trop promis. La Belgique avait cependant obtenu 450 millions d’euros, ce qui était considéré à l’époque comme médiocre.

Robert van Apeldoorn

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