iPhone 4S : tout savoir sur la non-révolution d’Apple

Le nouvel iPhone n’est pas une révolution, comme certains l’attendaient, mais une “simple” évolution de l’iPhone 4. La déception générale est-elle vraiment justifiée ?

Parlez-leur de l’iPhone 4S et pas de l’iPhone 5, et c’est tout un monde qui s’écroule. Le pauvre Tim Cook va devoir assumer son nouveau rôle, pas celui de patron d’Apple, non, celui de rabat-joie. Au grand désespoir des Apple-maniacs, le nouvel iPhone ne se distingue de son prédécesseur que par des améliorations matérielles et de nouveaux logiciels. Pas par son design ni par un saut technologique. D’où une impression générale de déception, palpable notamment sur Twitter après la conférence de presse. Pourtant, à y regarder de plus près, la déception n’apparaît pas si profonde que cela.

1. La Bourse

L’action Apple a chuté hier après l’annonce du lancement de l’iPhone 4S, perdant jusqu’à 5 % avant de revenir à – 0,6 %, les investisseurs s’attendant à une évolution de plus grande ampleur. Le titre perdait encore 0,39 % mercredi vers 17 h, alors que le Nasdaq progressait de 1 %. Cependant, cette annonce ne semble pas avoir entamé la confiance des analystes qui suivent la valeur, selon les commentaires rapportés par Forbes.

Standard & Poor’s, par exemple, a relevé son objectif de cours de 455 à 495 dollars. “Tandis que le lancement d’aujourd’hui a peut-être été un peu décevant eu égard à des attentes de plus en plus fortes, nous continuons à attendre une croissance solide dans les deux prochaines années”, affirme Baird. “Nous croyons que l’iPhone 4S atteindra, voire dépassera les volumes attendus, car c’est le premier lancement d’iPhone simultanément chez deux opérateurs américains majeurs et chez KDDI au Japon, indique Piper Jaffray. Nous nous attendons à de longues files d’attente quand il sortira.”

La réaction négative de la Bourse devrait donc être de courte durée.

2. Les premiers testeurs

Au plan matériel, PC Mag, qui a comparé la qualité d’une photo prise avec l’iPhone 4 et l’iPhone 4S, affirme voir la différence. Elle se manifeste également par la rapidité du déclenchement, qui selon les termes du journaliste, “fait passer son Galaxy S pour un Polaroid”. Techradar serait presque tenté d’abandonner son appareil photo compact pour ne plus utiliser que l’iPhone. La qualité de la vidéo aussi est au rendez-vous. Pour Le Figaro, elle est meilleure que celle des caméras de poche de type Flip.

Au plan logiciel, les journalistes qui ont eu l’appareil en main ne tarissent pas d’éloges sur Siri, le système d’assistant personnel à commande vocale. Bien que le logiciel ne soit pas infaillible, le résultat semble impressionnant. Une killer app, pour Metro.

3. Les fans

Beaucoup sont déçus. Ils attendaient l’iPhone 5, une révolution de plus, du rêve, un one more thing de Steve Jobs. Une longue liste d’attentes, aussi longue que celle des rumeurs qui parcourent le Web depuis plusieurs mois. Et c’est bien tout le problème. Les faits ont montré qu’il était impossible de se fier à toutes les rumeurs.

Peut-être certaines sont-elles vraies et concerneront en fait le futur iPhone 5. Reste que les rumeurs suivantes se sont avérées fausses pour ce qui est de l’iPhone 4S : le lancement simultané de deux modèles, dont un low-cost ; un écran plus grand ; un appareil plus fin ; un nouveau bouton Home ; un nouveau design ; la compatibilité NFC. Leurs sources ? Anonymes, “proches du dossier”, fournisseurs asiatiques, notes d’analystes, photos, petites phrases issues d’interviews d’opérateurs mobiles… Aucune, bien sûr, confirmée par Apple.

Nous en avons relayé certaines, le sujet générant beaucoup d’attentes chez les lecteurs. Mais on peut dire que les fans sont un peu responsables de leur propre déception, sur ce coup-là. Faut-il continuer à alimenter le buzz et cette folie autour d’Apple ?

4. Le grand public

On ne connaît pas la future réaction des consommateurs face au nouvel iPhone, mais ce qui est sûr, dans un contexte de massification de la demande pour les smartphones, c’est que les baisses de prix des anciennes versions de l’iPhone devraient aider la marque à conquérir des parts de marché sur des segments moyen de gamme.

Comme le relève un analyste de Forrester sur le New York Times, une des raisons du succès des smartphones Android, est que l’on en trouve chez tous les opérateurs et à tous les prix. Grâce à l’élargissement de la gamme iPhone, Apple pourra désormais satisfaire les besoins de presque tous les segments de marché. La baisse de prix du 3GS rend inutile la sortie d’un iPhone low-cost en plus du 4S. AT&T, qui sera le seul opérateur mobile aux Etats-Unis à vendre les trois modèles, proposera ainsi le 4S à partir de 199 dollars, le 4 à partir de 99 dollars, et le 3GS gratuitement, tout cela avec un engagement de deux ans.

Sprint, qui vient de décrocher la commercialisation de l’iPhone, mise gros sur ce lancement : selon le Wall Street Journal, l’opérateur se serait engagé à acheter au moins 30,5 millions d’appareils sur les quatre prochaines années, ce qui représente 20 milliards de dollars. Sprint possède 27,4 millions d’abonnés forfaits, rappelle Cnet.

Raphaële Karayan, L’Expansion.com

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