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Inflation: l’impact caché des nouvelles technologies

La rentrée aidant, vous allez voir que dans les médias, on va à nouveau reparler de la faiblesse de l’inflation – voir même de la menace de la déflation. Mais ce dont on ne parlera probablement pas, c’est de l’impact des nouvelles technologies dans cette baisse des prix.

On en reparlera, car cela a un impact sur l’indexation de nos salaires ou de nos loyers. Mais ce dont on parlera peu ou pas du tout, c’est qu’une partie de la baisse des prix est invisible. Et cette baisse invisible est provoquée par les nouvelles technologies. C’est la raison pour laquelle les statisticiens et les économistes n’arrivent pas vraiment à la mesurer.

Il ne faut pas aller chercher des choses sophistiquées pour comprendre le phénomène, comme l’a fait remarquer Jean-Marc Vittori dans Les Echos (1). Prenez simplement le cas des distributeurs automatiques de billets qui se sont multipliés au cours de ces dernières années. Les plus jeunes ne s’en souviennent pas, mais il fut une époque où il fallait faire la file pour retirer de l’argent. Il fallait attendre patiemment son tour. Et si quelqu’un de nettement plus âgé se trouvait juste devant vous et avait des difficultés d’audition, il fallait prendre votre mal en patience ! Même chose si un des guichetiers était absent pour cause de maladie: la file s’allongeait d’autant plus. Bref, retirer bêtement de l’argent pouvait nous faire perdre une heure de notre précieux temps.

Le pouvoir caché des nouvelles technologies sur l’inflation

Et comme le fait remarquer l’éditorialiste vedette des Echos “en comptabilité, le distributeur de billets est comptabilisé dans les investissements de la banque et la carte bancaire dans les dépenses des consommateurs”. En revanche, comme le précise encore Jean-Marc Vittori , “le service rendu, les millions d’heures économisées chaque année, ne figure nulle part”.

En clair, la montée en puissance de la technologie et d’Internet n’est pas encore prise en compte par les statistiques économiques, c’est pourquoi elles sont invisibles. Prenez le cas de vos voyages à l’étranger: grâce à TripAdvisor ou à Booking.com, vous ne vous faites plus arnaquer dans le choix d’un hôtel. Vous savez immédiatement, via les commentaires des internautes, si l’hôtel de charme en question est en réalité bidon car… il surplombe une autoroute ! Là encore, ce confort, dixit Les Echos, ce gain de temps n’est comptabilisé nulle part ! Or, le service est réel et a été rendu ! Même chose quand vous vous faites livrer des caisses de bouteilles d’eau, de lessives et je ne sais quoi encore via Internet: vous évitez la fastidieuse case parking de votre hypermarché. Et rebelote, ce confort ne sera comptabilisé nulle part, sauf hélas dans le fait que les centres commerciaux ont vu leur fréquentation baisser…

Par conséquent, la faiblesse de l’inflation cache également des phénomènes qui sont aussi positifs pour la population, mais qui hélas, ne sont pas encore pris en compte par les statisticiens. Et donc cela donne une image biaisée de nos économies – parfois plus négative qu’elle ne l’est en réalité.

(1) Comment Internet aide les Français à supporter la crise

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