Google, proche de la fermeture en Chine, maintient ses ambitions pour Android

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Google serait quasiment certain de fermer son site chinois, mais croit encore à la réussite de son système d’exploitation mobile dans le pays. Le gouvernement chinois, lui, maintient son exigence de censure et met en garde Google contre les conséquences de ses actes.

Google est confiant dans les perspectives d’adoption de son système d’exploitation pour téléphones portables Android en Chine, a déclaré son directeur financier lundi, alors que se multiplient les interrogations sur le bras de fer entre le géant américain d’internet et les autorités chinoises.

“La plateforme Android est ouverte à tous, tous les opérateurs, tous les fournisseurs de téléphones portables peuvent utiliser la plateforme Android, c’est un système ouvert”, a souligné Patrick Pichette lors d’une conférence par internet consacrée à l’activité de Google dans la téléphonie mobile. “De tout évidence la Chine est un autre grand marché où Android devrait être florissant, je m’en réjouis”, a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent alors que selon certains analystes implantés en Chine, dont les réflexions ont été citées par des journaux, Google se heurte au refus des autorités chinoises de mettre fin à la censure de son moteur de recherche Google.cn, et se préparerait à fermer son site chinois. Après avoir été victime de cyber-attaques qui visaient notamment les comptes de messagerie de militants des droits de l’Homme, Google avait annoncé en janvier qu’il était décidé à ne plus se plier à la censure chinoise. Vendredi le gouvernement chinois a averti Google qu’il s’exposait à des “conséquences” s’il arrêtait de filtrer les résultats de la recherche en ligne sur Google.cn. Les autorités chinoises contrôlent étroitement les médias et exigent des moteurs qu’ils filtrent les résultats des recherches pour ignorer les liens conduisant à des contenus sensibles pour Pékin.

Un porte-parole de Google s’est refusé lundi à commenter l’état des négociations avec les autorités en Chine. Sa directrice juridique adjointe, Nicole Wong, a réitéré mercredi la détermination de Google à fermer son moteur en chinois Google.cn, plutôt que de continuer à filtrer les résultats pour se conformer aux interdits chinois. Selon le Financial Times, le moteur serait désormais certain à 99,9% de fermer son site. Cela pourrait toutefois ne pas signifier la disparition de toutes les applications Google de l’internet chinois. “Ce n’est pas nécessairement tout ou rien”, fait valoir une source au courant du dossier.

Pour l’heure, Google.cn continue de se plier aux règles de ce pays comportant la première population d’internautes au monde, forte de 384 millions d’utilisateurs, et de recruter. Si Google décidait de cesser toute activité en Chine, il devrait en informer le ministère du Commerce, ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent, a indiqué mardi le porte-parole du ministère du Commerce Yao Jianque.

De son côté un co-fondateur du site de micro-blogs Twitter, Evan Williams, a estimé lundi que les mesures de censure de l’internet en vigueur dans des pays comme la Chine finiraient par céder pour laisser libre cours à l’innovation. “L’internet est un raz-de-marée que personne ne va pouvoir endiguer”, a assuré M. Williams, intervenant lors du festival technophile annuel South By SouthWest (SXSW) organisé à Austin (Texas, sud).

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