Géants du Net: qui gagne, qui perd ?

© Montage Istock/PG

La saison des résultats d’entreprises bat son plein, et les géants du web connaissent des fortunes diverses, entre ceux qui prospèrent, comme Alphabet, et ceux qui semblent encore chercher un modèle économique, comme Twitter.

Voici un panorama des principaux groupes mondiaux, parmi lesquels plusieurs mastodontes chinois, pas toujours très connus hors d’Asie.

Ceux qui ont trouvé leur voie

ALPHABET. Désormais plus grosse capitalisation boursière mondiale, la maison mère de Google dépense beaucoup dans ses paris à long terme (voitures autonomes sans chauffeur, santé connectée, accès internet par montgolfière), mais ceci est largement compensé par les recettes publicitaires tirées des activités mobiles et en ligne, très rentables et quasi incontournables. Sept services dépassent en effet le milliard d’utilisateurs (le moteur de recherche Google Search, la messagerie Gmail, le site de vidéo en ligne YouTube…).

FACEBOOK. Le moteur de la publicité mobile tourne à plein pour le premier réseau social mondial crée par Marck Zuckerberg. L’action est à ses plus hauts niveaux et le réseau lui-même n’a jamais gagné autant d’argent avec ses 1,59 milliard d’utilisateurs. Il a ouvert les vannes publicitaires chez sa filiale de photos Instagram et met les bouchées doubles dans la vidéo. Il profite aussi de ses deux services de messagerie: Messenger et WhatsApp.

AMAZON. Le géant de la distribution en ligne crée par Jeff Bezos ne cesse d’élargir son écosystème avec des incursions dans les appareils, la vidéo en ligne ou plus récemment les transports, mais il a prouvé ces derniers trimestres que cela pouvait payer. Sa filiale de services aux entreprises AWS s’est imposée comme le leader mondial pour les services de “cloud”, consistant à louer de l’espace dans ses centres de données à des sociétés tierces souhaitant y faire tourner leurs propres applications.

MICROSOFT. Certains l’avaient presque enterré après le ratage du virage du mobile et le flop de Windows 8, mais le nouveau patron Satya Nadella semble en train de gagner son pari sur le cloud. Ce dernier a soutenu les résultats ces derniers trimestres et permis au cours de bourse de rebondir. Microsoft est aujourd’hui le deuxième acteur mondial derrière Amazon dans le cloud.

ALIBABA. Le géant de la vente sur internet en Chine fondé par Jack Ma attire toujours plus de consommateurs dans le pays (407 millions d’usagers recensés fin 2015) mais le groupe fait face à un certain ralentissement des transactions. Coté à Wall Street mais très peu présent à l’étranger, Alibaba cherche à élargir encore sa base d’utilisateurs, dont une majorité font désormais leurs emplettes sur smartphones, en continuant de diversifier ses activités (magasins d’électroménager, divertissement, sport).

TENCENT, opérateur de WECHAT. Cet autre mastodonte de l’internet chinois, coté à Hong Kong et grand rival d’Alibaba, est l’opérateur de la très populaire application de messagerie téléphonique WeChat (Weixin), dont il ne cesse d’élargir les fonctionnalités pour consolider sa base d’usagers (650 millions fin septembre, +40% sur un an). WeChat offre l’accès à des produits d’investissement et intègre un mode de paiement électronique qui permet de payer aussi dans des magasins en dur. Le groupe cherche à se diversifier: banque, jeux, messagerie.

BAIDU. Lui aussi coté à Wall Street, le leader chinois de la recherche en ligne voit la croissance de ses revenus s’effriter, en dépit de la nette progression de ses activités mobiles (643 millions d’utilisateurs actifs pour son service de recherche mobile, +26% en un an). Il entend profiter de sa position ultra-dominante, mais tâche également de conforter son offre de divertissements, tout en misant sur la voiture autonome et la banque.

Ceux qui en cherchent une nouvelle

YAHOO. L’ex-fleuron d’internet a annoncé mardi des coupes dans ses effectifs et un grand ménage dans ses activités. C’est un peu l’opération de la dernière chance pour sa patronne Marissa Mayer, qui tente depuis l’été 2012 de relancer la croissance, sans grand succès. La valeur boursière de Yahoo! reflète aujourd’hui presque exclusivement celle de sa participation dans Alibaba. L’hypothèse d’une vente n’est désormais plus exclue.

TWITTER. Le retour aux commandes l’an dernier du cofondateur Jack Dorsey n’a pas calmé les inquiétudes sur les perspectives de croissance du réseau social, qui n’a jamais dégagé un dollar de bénéfice et dont l’audience plafonne (320 millions d’abonnés fin septembre). Après des coupes dans les effectifs, des désertions en masse à la direction et des promesses de simplification du produit risquant de remettre en cause sa nature-même, le groupe est dans la tourmente et son action à son plus bas historique.

APPLE. La marque à la pomme a-t-elle mangé son pain blanc en dévoilant un trimestre des fêtes de tous les records, avec un bénéfice net historique de 18,4 milliards de dollars et 74,8 millions d’iPhone écoulés? Apple doit prouver qu’il peut trouver un relais de croissance après son célèbre smartphone, qui générait jusqu’ici les deux tiers de son chiffre d’affaires mais dont les ventes vont reculer ce trimestre. Il tente de réagir avec de nouveaux produits comme l’Apple Watch et un virage vers les services (Apple Pay, Apple Music…), mais cela n’a pas empêché l’action de perdre environ 30% depuis son pic de 2015.

IBM. Le mastodonte plus que centenaire, qui reste l’un des plus gros groupes informatiques mondiaux, a entrepris de se réinventer, abandonnant au fil des années ses ordinateurs et ses usines de puces pour se recentrer sur les services à plus forte valeur ajoutée. Il fait partie des grands acteurs du cloud, où il investit beaucoup, et son système d’intelligence artificielle Watson séduit de plus en plus de secteurs. Mais la transformation s’avère très lente.

WEIBO. La plateforme de microblogs Weibo, cousin chinois de Twitter, comptait 222 millions d’utilisateurs actifs fin septembre (+33% sur un an), la quasi-totalité situés en Chine continentale. Weibo profite toujours d’une forte hausse des recettes publicitaires, mais voit son attractivité s’effriter, notamment face à l’émergence de l’application de messagerie WeChat. Comme Twitter, Weibo a récemment dévoilé son intention de supprimer la limitation du nombre de caractères par message.

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